Le site Voituresaufeminin.fr a demandé à Guylaine Bouvÿ, ethnologue à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris de se pencher sur le rapport qu'entretiennent les femmes avec le GPS. Un rapport du type "je t'aime, moi non plus". Alors que l’on s’adresse rarement à son ordinateur et encore moins à sa machine à laver, on engage volontiers des conversations animées avec son GPS. Et plus pour l'insulter en cas d'erreur que pour le féliciter, surtout quand il répète pour la énième fois « faites demi-tour dès que possible ».
Dans un ouvrage célèbre, intitulé « Pourquoi les femmes ne savent pas lire les cartes routières », les auteurs illustraient avec humour l’idée largement répandue selon laquelle les femmes n’auraient pas le sens de l’orientation. Hé bien, c'est vrai. Cette idée a été corroborée par de nombreuses expériences menées notamment par Simon Baron-Cohen, un chercheur anglais de renommée internationale. Les travaux de ce spécialiste en psychopathologie du développement ont démontré que les hommes et les femmes avaient des profils cognitifs spécifiques et qu’ils avaient par conséquent tendance à se représenter et à décrire les mêmes itinéraires de manière différente.
Les hommes, qui abordent l’espace comme un système géométrique, vont accorder plus d’importance aux routes et aux parcours : « empruntez la départementale 939 puis engagez-vous sur la nationale 12 », tandis que les femmes, qui se réfèrent à un espace « vécu », vont mettre en avant des repères topographiques précis : « une fois que vous aurez atteint la pharmacie au bout de la rue, poursuivez tout droit jusqu’à l’église qui fait l’angle », etc.
Au vu des différences hommes-femmes relatives à la perception de l’espace, on ne s’étonnera guère que le choix de l’itinéraire à suivre soit à l’origine de la plupart des scènes de ménage en voiture. Avec sa neutralité incontestable, le GPS pourrait bien apparaître comme l’une des inventions les plus remarquables pour assurer la paix des ménages.
Au final, Voituresaufeminin.fr a répertorié trois grandes catégories :
- L'insoumise : c’est la conductrice qui se méfie de son GPS et ne peut s’empêcher de lui désobéir de temps à autre !
- La docile : il s’agit de la conductrice qui s’en remet entièrement à son GPS et il ne lui viendrait pas à l’idée de ne pas suivre ses directives. Lorsqu’elle entre dans son véhicule, le GPS intégré – qu’elle serait bien incapable d’éteindre – se met aussitôt à fonctionner pour son plus grand plaisir… à la condition qu’il se taise !
- La réfractaire : celle qui a en horreur les écrans tactiles qui lui donnent la sensation d’être complètement assistée. Elle apprécie de décider elle-même de son itinéraire et ne jure que par les cartes routières.