Dans un discours prononcé à Barcelone, en ouverture du Mobile World Congress, le grand salon des télécoms, Bill Ford a levé le voile sur le programme « Blueprint for Mobility ». C'est un plan d'action qui propose de travailler en commun entre gouvernements, responsables des infrastructures et industriels pour résoudre le problème des embouteillages. L'idée ? Connecter tous les véhicules de la terre, en utilisant les technologies de l'information pour fluidifier le trafic et repenser les déplacements. L'horizon est situé à 2025, avec des objectifs à court, moyen et long terme.
A court terme (5 à 7 ans), le souhait est de développer chez Ford des solutions embarquées de communication mobile pour informer le conducteur des embouteillages et accidents, développer des dispositifs d’alerte entre véhicules, mettre en place un contrôle intelligent de la vitesse et commencer à introduire des fonctions autonomes pour le stationnement et la conduite à faible vitesse. L'idée de Ford, en exploitant les technologies existantes telles que le stationnement semi-automatique, le régulateur de vitesse actif et l’Active City Stop doivent déboucher sur une conduite plus connectée, plus sûre et plus efficace. La marque propose également de développer de nouveaux modèles d’utilisation des véhicules, à l’image de la collaboration de Ford avec Zipcar, leader mondial de l’autopartage.
A moyen terme (2017 – 2025), Ford propose de lancer des technologies de conduite semi-autonome, tels que des dispositifs de pilotage automatique activés par le conducteur et des systèmes de conduite en convoi utilisables dans certaines situations. Elles doivent contribuer à une meilleure sécurité tout en permettant au conducteur de reprendre le contrôle à tout moment si nécessaire. Le programme propose de favoriser l’interaction entre les véhicules empruntant une même route, grâce à l’augmentation permanente de la puissance de calcul et du nombre de capteurs montés sur les véhicules, de manière à réduire les accidents aux intersections et à permettre, dans certaines situations, de changer de voie ou de prendre une sortie de manière autonome ou semi-autonome. Le constructeur veut aussi garantir une meilleure exploitation du temps et de l’énergie grâce à la communication entre le véhicule et le nuage de données (le fameux Cloud Computing), mais aussi entre le véhicule et l'infrastructure, en suggérant par exemple des solutions de transport alternatives en cas d'embouteillages inévitables ou en réservant automatiquement un stationnement à destination. Autres idées fortes : créer un réseau de mobilité intégré avec des véhicules connectés à des bases de données publiques et lancer de nouveaux types de véhicules urbains à 1, 2 ou 3 passagers.
Sur le long terme (au-delà de 2025), la marque à l'ovale propose de donner naissance à une organisation radicalement différente des solutions de mobilité. Celles-ci feraient se côtoyer les piétons, les vélos, les véhicules particuliers et les moyens de transport publics et professionnels dans un réseau unique connecté, afin de gagner du temps, de préserver les ressources, de réduire les émissions polluantes et d'améliorer la sécurité. L'objectif est aussi de développer des véhicules intelligents, capables de se déplacer de manière totalement autonome sur grande distance et de se garer automatiquement. Enfin, Ford propose de mettre en place un véritable réseau de solutions de mobilité qui compléterait les véhicules personnels par des services partagés connectés et efficaces, avec un modèle économique viable. En conclusion, un plan très ambitieux et sans doute difficile à mettre en place. Mais, Ford a au moins le mérite de montrer la voie et de lancer une réflexion au niveau mondial.