La Société des Ingénieurs de l'Automobile (SIA) organise aujourd'hui et demain un congrès international sur le moteur diesel à Rouen à l'INSA (Institut National des Sciences Appliquées). C'est un événement de grande ampleur, qui se déroule en partenariat avec le pôle de compétitivité Mov'eo, les Universités de Karlsruhe et Londres, ainsi qu'avec Polytechnique à Turin. Les plus grands experts du monde vont se pencher sur le potentiel du moteur diesel, qui apporte aujourd'hui une réponse satisfaisante en matière de réduction des émissions de CO2, mais qui doit faire face à une complexité technique qui engendre des coûts croissants. Alors, quel avenir pour le diesel ? Le point d'orgue de ce congrès sera une table ronde, que j'ai l'honneur d'animer, et qui réunira :
Christian Chapelle (VP Powertrain and chassis engineering, PSA Peugeot Citroën)
Odile Desforges (Executive VP Engineering and quality, Renault)
John Fuerst (General Manager, Diesel engine management systems, Delphi)
Juergen Gerhardt (Senior VP Diesel system engineering, Bosch)
Helmut List (CEO AVL List)
Accéder au site du congrès :
http://www.sia.fr
/evenement_detail_motorisations_diesel_face_au_1044.htm
Voici quelles sont les projections des experts :
Jusqu'à Euro VI (2014) : moteurs conventionnels avec de l'injection piézo*, des pièges à NOx (oxydes d'azote) et l'apparition de la catalyse SCR (avec un additif à base d'urée), moteurs à trois cylindres (downsizing) pour les petits véhicules ou solutions low cost du type "derating" (on dégonfle des moteurs pour les réduire en performances et en émissions)
*Exemple : la Polo Blue Motion à 87 g de CO2 par km avec des injecteurs solénoïdes de Delphi
En 2020 et au-delà : transfert du diesel vers les véhicules haut de gamme et les utilitaires, hybrides diesel et "plug in"
De l'avis de tous les experts, le diesel a encore un potentiel. On peut améliorer la combustion en jouant encore sur l'injection (aussi sur la qualité des carburants), la gestion du moteur et en réduisant le coût du post-traitement qui est un vrai frein. Le monde ne sera pas "tout-électrique" en 2020, même si l'hybridation (Stop/Start ou "full hybrid") sera plus généralisée.
D'autre part, le diesel pourrait aussi se faire une place sur les marchés émergents comme l'Inde (peut être un jour la Chine, qui mise plus sur l'essence et l'hybride), voire les USA avec le clean diesel. Les européens, qui ont inventé le diesel, continueront à l'utiliser, et en particulier chez les constructeurs allemands. Mais, la suprématie du "mazout" sera disputée par l'électrique et l'essence...
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