Le retrait de BMW de l'univers de la Formule 1 ne m'arrache pas de larmes, désolé. Je trouve même plutôt courageux - et ô combien réaliste - de la part du constructeur allemand de consacrer son argent au développement durable et à la protection de l'environnement. Ce sont les raisons invoquées par le Président du groupe, Norbert Reithofer, qui entend donc appliquer sa stratégie "Number One", qui vise à rendre le haut de gamme plus compatible avec la nature. L'absence de résultats a certainement dû aussi peser dans la balance.
Mais, il n'empêche que le bavarois a raison de persévérer dans cette voie.
Il faut rappeler que BMW a déjà produit un million de véhicules avec la technologie "Efficient Dynamics" (24 modèles en dessous des 140 g de CO2 aujourd'hui, une économie de 150 millions de litres de carburant à la clé, soit l'équivalent en énergie d'une ville de 700 000 habitants pendant un an). BMW va a priori rester impliqué dans le sport auto, mais plus en F1, qui est trop éloignée des préoccupations de la voiture de série, en tant que vecteur de communication. Ce monde artificiel et "bling bling", qui n'a pas osé rendre obligatoire le KERS (ce système de récupération de l'énergie) alors qu'il militait au début pour cela, n'a vraiment plus rien d'une vitrine technologique.
Honda avait déjà montré la voie, en se justifiant par la crise financière, et en quittant la F1 pour se consacrer à la voiture de série. Honda, tout comme Toyota et Nissan, pense que l'avenir appartient aux voitures "vertes". Des voitures électriques et hybrides. Honda, qui est le plus grand motoriste du monde, mise sur l'hybride et a déjà dans sa gamme une voiture à hydrogène. Toyota, qui ferait bien de quitter la Formule 1 (vu son échec dans la discipline), capitalise comme on le sait sur l'hybride et prépare l'avenir (hybride rechargeable, peut être l'électrique et plus tard l'hydrogène).
Quant à Nissan, tout le monde attend avec impatience le 2 août : date à laquelle Carlos Ghosn va révéler la ligne du premier véhicule électrique de série de la marque. On connaît déjà la plateforme technique, qui a été dévoilée récemment au Japon.
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A ce propos, on peut aussi s'interroger sur le maintien en F1 de Renault. La marque au losange, qui ne va pas tès bien non plus, n'a plus rien à prouver dans ce sport, et doit aussi dégager des ressources pour vendre des voitures propres. On voit bien que la prime à la casse ne suffit pas, pas plus que les prêts des gouvernements, et qu'il faut changer de modèle économique.
En ces temps de crise, les constructeurs doivent faire des choix. Investir dans la recherche est une priorité et une nécessité. Mais, tous n'ont pas opéré une révolution culturelle.
En ce sens, BMW prend une longueur d'avance et passera sans doute moins à l'avenir pour une marque égoïste et rétrograde.