Depuis une cinquantaine d’années, le secteur des transports et de la logistique a subi un éloignement forcé des villes. En raison de l’accroissement des populations dans les grandes agglos de France, de la pression des coûts du foncier et d’un coût de transport faible, les plates-formes logistiques se sont éloignées des centres-villes. Mais, il faut sortir de ce schéma, car les enjeux liés à l'environnement et l'explosion du e-commerce amènent à repenser l'acheminement des marchandises au coeur de villes. Voici l'analyse qu'en fait Sogaris, spécialiste de la logistique urbaine et qui a été développée dans le cadre d'un salon de l'immobilier d'entreprise (SIMI).
La logistique urbaine consiste à acheminer dans les meilleures conditions les flux de marchandises qui entrent, sortent et circulent dans la ville. L’objectif est de parvenir à une exploitation optimisée et respectueuse du milieu urbain, grâce à une insertion urbaine exemplaire, à l’utilisation du fer et de la voie d’eau, à l’exploitation de véhicules propres de livraison, à la mutualisation des espaces et des matériels, ainsi qu’à la taille limitée des sites logistiques urbains. Dans un souci d’intégrer au mieux ces outils dans le paysage urbain, il est important de proposer une taille de bâtiments logistiques adaptée et d’exploiter les espaces souterrains des villes, qui est une manière discrète d’insérer la logistique au cœur de la ville.
Par ailleurs, la logistique urbaine est une réponse aux nouvelles pratiques de consommation. A l'heure où la grande distribution réinvestit les centres-villes, avec de petites surfaces ouvertes presque 24h/24h, on note également une demande de plus en plus forte de livraisons à domicile pour les biens de consommation courante. Cette tendance est notamment liée au vieillissement de la population, à la diminution du taux de motorisation en centre-ville, à un intérêt pour l’achat ludique ainsi qu’à une recherche de gain de temps. Ces données modifient considérablement la distribution des marchandises, qui doivent être de plus en plus livrées directement aux consommateurs des villes ou aux commerces et supermarchés de proximité.
En termes d’environnement, la logistique urbaine permet l’utilisation de véhicules propres. Néanmoins, ces actions ne concernent pas que les moyens de transport, mais également les matériels de manutention, à gaz ou électriques. Par ailleurs, l’objectif est aussi de mieux coordonner les transports de fret et de personnes en favorisant le développement des transports publics, du covoiturage et de la mutualisation en matière de logistique urbaine. Ces efforts sont au final rentables pour les professionnels, qui contribueront à mutualiser les moyens et développer des synergies afin de réduire les coûts d’exploitation du « dernier kilomètre », mais elle améliore également l’attractivité du territoire urbain.
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