Vous allez pouvoir lire ci-après la traduction d'un post dont je ne saurais que trop recommander la lecture en langue originale anglaise. Il s'adresse à tous ceux qui veulent comprendre le comportement de ce qui pourrait apparaître comme une "erreur de jugement" chez les saabistes qui ont soutenu Victor Muller et Vladimir Antonov dans leurs démarches pour Saab.
Trop souvent, on nous accuse de naïveté, d'immaturité voire d'être manipulés. J'ai parfois des discussions avec d'autres bloggueurs automobiles généralistes ou saabistes. Et je m'aperçois aujourd'hui que l'on nous considère comme des anti-GM primaires. Moi-même, j'ai parfois reproché à la nouvelle ligne éditoriale de Saabsunited - qui font un travail admirable soit dit en passant, que ce soit les articles sur SU.COM ou la traduction en français sur SU.FR - d'être trop politiquement correcte.
Ce post écrit par Rune a été comme une délivrance d'esprit pour moi dans un temps on ne peut plus troublé pour le griffon qui est maintenant proche de son dernier soupir si aucune action politique n'est entreprise, c'est à mes yeux certain désormais. L'affaire Antonov est vraiment de second ordre par rapport à l'urgence des négociations et du court terme. Les commentaires sur Saabsunited sont devenus parfois acerbes mais l'équipe en place n'y est pour rien : les tensions sont le fruit de si longs mois d'attente, des mois où nous avons assisté impuissants à la lente agonie financière du constructeur suédois, sans que jamais, jamais, jamais le gouvernement suédois ait un comportement à la hauteur des emplois en jeu. Etait-il si difficile de prendre le relais financier pendant 3 ans en relation avec General Motors, le temps qu'un plan produit et de nouvelles licences maisons sortent des laboratoires Saab? La vraie question bien sûr était la faisabilité du point de vue du modèle économique de Saab sans le marché chinois au minimum à l'export...
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(Rune de Saabsunited)
Soupir.
Etant donné la situation, j'aimerais replacer un certain nombre de questions à leur place.(...) Apparemment un certain nombre de personnes nous ont dit qu'Antonov est un escroc et que Saab se porte mieux sans lui.Tout d'abord : une arrestation ne débouche pas nécessairement sur une condamnation en justice. Antonov reste innocent jusqu'à preuve du contraire.Ceci mis à part, je me demande si un pire scénario aurait pu advenir? Nous devons démarrer la machine à question "Et si...?" et remonter ainsi dans le temps.Avril 2011 : la production a été arrêtée et Saab semble à court d'argent. Les dirigeants de Saab vont explorer des opportunités vers la Chine pendant quelques mois mais ils ont besoin d'une injection rapide de fonds. Riksgälden, l'Office National de la Dette, approuve le candidat au rachat de 30% des parts de SWAN, Vladimir Antonov, le gouvernement suédois ne s'embête même pas à rendre public son avis alors que la Banque Européene d'Investissement casse l'accord entre Swan et Antonov. Et si…?Récemment, Saab révélait que les ventes augmentaient [et cela est très vrai, chiffres à l'appui] chaque mois et progressaient selon le business plan [point que je confirme absolument, même si le business plan n'avait malheureusement pas prévu les pertes excessives de 2010 à cause du redémarrage trop long]. Néanmoins, le délai de redémarrage de la production après la presque liquidation par GM en janvier 2010 a été plus problématique qu'ils ne pouvaient le gérer.Cette croissance des ventes aurait-elle pu se poursuivre que Saab aurait commencé à se rapprocher de son point d'équilibre selon moi.L'investissement d'Antonov aurait permis de rester sur les rails pendant plus ou moins 7 mois.La révélation “oh non, cet homme est un escroc!” aurait été, honnêtement, une question secondaire par rapport aux problèmes auxquels Saab doit faire face en ce moment.Et si le gouvernement suédois était informé de quoi que ce soit de répréhensible sur Antonov, alors ils ont commis deux erreurs : 1 omis de mentionner quoique ce soit au Riksgälden (NDO, Office de la Dette, qui est en charge des entreprises en difficultés en Suède) et 2 ils étaient prêts à faire couler des milliers d'emplois de façon à éloigner V. Antonov.Ces choix, à mes yeux, sont bien plus louds de conséquences que les accucations que fait peser actuellement la Lituanie sur Antonov.Supposons qu' Antonov soit condamné dans quelques mois. Que se serait-il passé s'il avait détenu des parts de Swan ("parts de Saab" dans le texte original)? Il me semble que la réponse serait que la gouvernement lituanien aurait saisi les actifs d'Antonov et les aurait soit vendu, soit conservé.Encore une fois, pour Saab, en tant que constructeur de voitures, cela aurait été un problème tout à fait secondaire. Une condamnation aurait été une mauvaise nouvelle pour Antonov, mais pour "nous", je ne crois pas qu'elle aurait été fait le moindre bruit sur notre radar.Antonov possède actuellement un club de football. Je ne crois pas un seul instant que son arrestation va obliger les joueurs à arrêter de jouer à Portsmouth.J'y pense : Le Riksgälden (NDO) est en contact permanent avec Saab. Dans ma compréhension des choses, il y a très peu d'affaires en Suède qui sont aussi bien suivies que celles de Saab depuis deux ans.
Cette discussion sur les choix de tel ou tel investisseur avait déjà lieu aussi en décembre 2009 (Spyker), aussi bien qu'en avril de cette année (Antonov). C'est une discussion permanente et je continue d'être interpellé par le manque de pragmatisme des gens.Il était évident que GM cherchait un repreneur faible (weak). D'abord Koenigsegg et puis Spyker. personnellement, j'étais défavorable à Spyker. Mais une fois que GM avait choisi, vous avez à jouer avec les cartes qu'on vous a données ! VM a positivement surpris beaucoup d'entre nous par son enthousiasme et son énergie. Cela n'excuse pas ses erreurs, mais au moins il a essayé de faire de son mieux et à ce titre il mérite de la considération.
Pourquoi par exemple VW n'a pas racheté Saab? GM ne voulait pas que cela arrive, voilà la raison.
Certains ont cru que la faillite était la meilleure solution : on apure les dettes et on reprend tout depuis le début. A mon avis, ceci ne prend en compte le problème des licences GM (autant que le droit d'utilisation de la marque "Saab", en conflit avec Saab AB, le groupe de défense suédois). C'est justement ce qui cause le plus de peine aux Chinois en ce moment. Une faillite requiert une bonne dose de foi - bien plus grande que celle dont avait besoin Antonov en avril soit redit en passant. La situation est maintenant très différente et je crains que nous soyons sur le point de comprendre désormais ce que cette option (la faillite) nous apportera sur la table (...). [article original à lire ici]
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