Présentée en 1979, pour sûr que la R5 «Le Car Van» a dû en détourner des regard et en susciter des questions ! En rencontrer une de nos jours ferait naître peut-être même encore plus d’interrogations chez la plupart d’entre vous qu’à l’époque, où R5 et vans, très à la mode aux USA (des fourgonnettes customisées à l’extérieur et aménagées à l’intérieur dans un goût très douteux), étaient courants sur nos routes.
Après avoir lu cet article, vous ne vous interrogerez plus si par le plus grand des hasards votre route croise celle d’une excentrique «Le Car Van». Assurément l’une des R5 les plus rares aujourd’hui.
«Le Car» avant «Le Car Van»
Le 23 octobre 1975, la version «États-Unis» de la Renault 5 est présentée à la presse et à la télévision américaines. Malgré des revers passés outre-Atlantique, avec les Dauphine, R8, R10 et R16, et un niveau de vente des plus bas actuellement avec les R12, R15 et R17, la Régie ne baisse pas les bras. Mieux, elle entend redoubler d’effort avec la R5 comme nouveau cheval de bataille, pour enfin parvenir à conquérir le nouveau monde. Après tout, quelques constructeurs européens parviennent bien à réaliser là-bas de beaux scores de ventes avec de petites voitures ; alors pourquoi pas Renault ? Surtout que la crise peut jouer en faveur de la française. Celle-ci en effet, est très économique en carburant et depuis peu les Américains sont à leur tour devenus très sensibles à cet argument.
Le début de commercialisation a lieu en février 1976. À ce moment la R5 «États-Unis» ne s’appelle pas encore «Le Car». Elle n’en est pas moins spécifique sur de nombreux points pour satisfaire aux goûts et aux règles du marché. Ainsi à l’extérieur, ses pare-chocs sont plus gros, ses phares sont ronds et reculés par rapport à la calandre qui est différente, ses boutons poussoirs de portes sont entourés de caoutchouc etc...
Deux versions sont proposées, la TL et la GTL, toutes deux motorisées par le 1289 cm3 de la TS à la puissance descendue de 64 à 58 chevaux pour cause d’adaptation aux normes antipollution. Circuit d’essence et culasse sont adaptés à l’essence sans plomb servie là-bas. À l’intérieur la TL «États-Unis» est simplifiée par rapport à la TS française et la GTL est à peu près identique à celle-ci. Par contre, les deux versions reçoivent en série des modifications d’aménagement et quelques gadgets nécessaires sur une voiture, même petite, qui ambitionne de réussir sur le marché américain. Ce qui fait que, tant intérieurement qu’extérieurement et mécaniquement, les variantes américaines du best-seller de la régie se démarque nettement de celles que nous voyons alors rouler chez nous. En option le client peut aussi rajouter à l’équipement de sa R5 : les vitres teintées, l’essuie-glace arrière et le toit ouvrant en toile.
Les qualités de la R5 appréciées de notre côté de l’Atlantique ne furent pas immédiatement reconnues aux USA, c’est le moins que l’on puisse dire... En plus, des événement liés à l’évolution de la conjoncture du marché américain n’arrangèrent pas les affaires de la Renault fraîchement débarquée. Reprenant confiance en l’avenir, les clients délaissaient à nouveau les petites voitures économiques étrangères et retournaient à leurs chers gros et gourmands modèles locaux. La R5 n’avait visiblement pas séduit spontanément ni trouvé ses marques. La réactivité du marché américain l’avait de plus incontestablement pénalisée dès son lancement. Un lancement archi loupé qui ne permit pas d’attirer l’attention de la clientèle américaine, très versatile par nature et oubliant vite une auto présentée quelques mois seulement auparavant pour passer à une autre plus récente. Très rapidement, soit avant la fin de 1976, alors que la voiture fut commercialisée au début ce cette même année, les responsables marketing en arrivèrent à conclure qu’il fallait trouver une idée pour relancer la R5 aux USA. Sous peine de quoi le modèle n’aurait aucun avenir là-bas. Pour donner une nouvelle impulsion à sa R5 «États-Unis», Renault change d’agence de communication. La nouvellement mandatée pour sauver les meubles trouve l’idée de nommer la R5, «Le Car». Effectivement, après une rapide étude il s’averera que «R5» n’évoquait rien pour 99% des Américains puisque ceux-ci ne connaissaient que très très peu la marque au losange. Le R était donc vide de signification et le 5 ne permettait pas de situer le modèle dans la gamme de la régie, puisque là-bas n’étaient pas connues (ou si peu) les Renault “chiffrées”. Ce faisant, la R5 n’avait aucune image. Pour connoter le produit «made in France» et lui donner une certaine exclusivité, «Le Car» sera suivi de «by Renault». En français «La voiture par Renault». En fait, la marque s’effacera derrière le produit en lui-même et celui-ci bénéficiera d’une communication apte à lui procurer de l’image sans avoir à en passer par une image de marque. Cette idée marketing devra s’accompagner de changements en ce qui concerne le produit, de manière à démarquer nettement la Renault 5 précédente, grillée auprès de la clientèle, de la «Le Car by Renault».
Comme il fallait faire vite, la situation de la R5 «États-Unis» étant catastrophique à l’automne 1976 (à peine 9.700 expédiées et les trois-quart encore invendues !), la mise en route des processus ne se fait guère attendre. Dès le début de 1977, finie la R5, place à la «Le Car» ! La “nouvelle” change de look, se pare de bandes horizontales, troque ses pare-chocs gris contre des noirs etc.... Pour faire connaître la «Le Car», de vastes campagnes de publicité sont mises sur pied et des «Le Car» sont engagées dans des compétitions organisées par le SCCA (Sports Car Club of America). Il y aura même une Coupe «Le Car» courue en octobre 1977.
Plus tard une «Le Car» Turbo (moteur avant et traction, à ne pas confondre avec les R5 Turbo à moteur arrière) d’à peu près 160 chevaux courra dans des épreuves de l’organisation IMSA (International Motor Sport Association). En tout, une centaine de «Le Car» courront dans de nombreuses courses au travers du pays. Avec tout cela les ventes décollèrent enfin.
Au début de 1978, Renault acquiert 5% du capital d’AMC, et avec les autres opérations financières planifiées c’est au final environ 22,5% du capital d’AMC que Renault détiendra (dans un premier temps, la part de Renault dans AMC évoluera vite). Le Français volant au secours de l’Américain compte beaucoup sur le réseau de celui-ci pour écouler ses produits «américanisés», existants ou à venir. Soit à cette époque, la «Le Car», qui évoluera un peu cette année-ci, et la R18 d’une part, et l’Alliance d’autre part.
En 1978, les ventes de «Le Car» progressent nettement. Ainsi qu’en 1979, qui voit la petite Renault encore être modifiée pour mieux coller au goût du marché. En 1980, Renault détiendra 46% d’AMC et la «Le Car» recevra des phares rectangulaires (presque carrés) la faisant ressembler aux versions européennes. Pour des raisons de normes, ces phares seront, tout comme les ronds, montés en retrait de la calandre et du capot.
Au final, il sera vendu aux USA jusqu’en 1983, environ 48.000 «Le Car». Pour un si grand pays ce n’est pas extraordinaire mais cela s’est toujours mieux terminé que cela n’avait commencé.
Revenons maintenant un peu en arrière, en 1978. Cette année-là, voulant profiter du début de la dynamique «Le Car» opérant aux États-Unis (maintenant connue des Français), et désirant faire savoir qu’elle est une entreprise qui s’exporte vers le nouveau monde, Renault lance en novembre une série limitée d’une R5 baptisée… «Le Car». Comme de juste ! D’une fabrication limitée à 6.000 exemplaires pour la France, cette R5 «goût américain», selon un slogan publicitaire d’époque, est basée sur la TS de 64 chevaux. Elle est parée de bandes latérales et d’autocollants «Le Car» à l’avant des portières et sur le capot à côté du phare gauche. À l’arrière, un monogramme «Le Car by Renault» prend place sur le hayon pendant que le losange au centre du capot disparaît. La calandre, non identique à la véritable «Le Car», est à barrettes chromées. Une autre baguette, chromée elle aussi, souligne les bas de caisse. Les boutons-poussoirs de portières sont entourés de caoutchouc comme sur les vraies et, également, conformément à la «Le Car» US, quatre gros feux de position rectangulaires latéraux (side-markers) prennent place à l’avant des ailes avant (couleur ambre) et à l’arrière des ailes arrières (couleur rouge). Par contre, les phares, qui sont ceux des autres R5 européennes, ne sont pas reculés et les pare-chocs, identiques eux aussi aux autres R5 de notre côté de l’océan, ne sont pas montés sur absorbeurs d’énergie. Ils ne sont pas plus montés de façon proéminente. Pour vaguement imiter la «Le Car» US ils sont tout de même noirs et repris à la version automatique. Les vitres sont teintées bronze. Sur le toit on trouve une antenne style téléphone (téléscopique), alors que les vraies «Le Car» n’en possèdent pas. Les jantes sont des Amil à 6 branches avec écrous noirs, qu’il était possible d’obtenir en option sur les vraies «Le Car» US. Le bouchon d’essence est noir lui aussi, ainsi que le nouveau rétro extérieur. Pour en finir avec l’extérieur, il était possible en accessoire d’obtenir des plaques d’immatriculation avec un marquage «Le Car». Avec tout cela, la «Le Car» de chez nous a le même faciès que ses sœurs les plus courantes et se contente seulement de ressembler de loin à l’original. L’intérieur de la TS donne droit à un équipement riche, avec une montre digitale au plafond, un compte-tours, plus un volant cuir, un lecteur de cartes sur la console radio, des comdamnations intérieures type R5 USA et une plaque «Le Car» avec un numéro d’exécution. Les «Le Car» étaient disponibles en Rouge 705, Gris 602 (clair) et Gris Élysée 683 (foncé). Trois teintes reprises à la TS.
Incontestablement, la magie opéra puisque les 6.000 voitures destinées au marché français furent écoulées en 4 mois. 8.000 autres seront vendues sur d’autres marchés européens.
Heuliez : imagination
et innovation
Créée au début des années 20 et alors spécialisée dans la fabrication de charrettes anglaises de promenade, la maison Heuliez a ensuite acquis une grande notoriété dans la carrosserie automobile. Durant des décennies l’entreprise de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, ne cessera de croître en se spécialisant dans les véhicules utilitaires légers et lourds, les autocars, les bétaillères et les véhicules publicitaires qu’elle imaginait, dessinait et construisait à partir de modèles de grande série. Ce n’est qu’au début des années 60 qu’elle commença, tout naturellement, à s’intéresser à l’automobile sous ses formes les plus ludiques. Sans délaisser pour autant les laborieuses et le transport lourd. Pour se faire connaître dans ce domaine nouveau pour elle, l’entreprise Heuliez, devenue une importante société, présente en 1962 une DS cabriolet 4 portes. À partir de là les évènements s’enchaîneront vite.
Pas question de retracer ici les différentes réalisations Heuliez liées à l’automobile, ce serait beaucoup trop long tant il y en a eu et ce n’est pas le propos de cet article. Sachez tout de même que la SA Louis Heuliez Carrosserie sera régulièrement la partenaire efficace de grands constructeurs en produisant pour eux des carrosseries entières à partir d’éléments de série et d’éléments spécifiques produits par elle. Parfois, Heuliez ira jusqu’à entièrement sous-traiter les carrosseries de modèles de série ; modèles que nous croyons très souvent directement sortis des ateliers du constructeur dont ils portent la marque. Alors qu’il n’en est rien. Ce n’est parfois même pas ledit grand constructeur qui prit l’initiative de leur existence, mais la société Heuliez, qui se révélera être un creuset de bonnes idées.
Dans le vaste champ d’activités automobiles de la société Heuliez, se trouvent, entre autres choses, l’étude et la réalisation de prototypes ; les essais en soufflerie et la recherche aérodynamique ; et, c’est là où ça nous intéresse, la transformation de véhicules de série : soit pour la vente directe aux réseaux de concessionnaires de la marque du véhicule de base ; soit pour la vente directe à certaines administrations ; soit pour les grands constructeurs eux-mêmes, qui distribuent ensuite ces produits dans leur réseau et l’intègrent à leur catalogue, exactement comme pour une voiture qu’ils auraient construite entièrement.
Heuliez peut aussi totalement élaborer un projet imaginé dans ses murs, puis le mettre en fabrication de son propre chef ou simplement le soumettre à un constructeur qui ordonnera la suite à donner.
Résumons-nous et recentrons-nous sur le cas qui nous intéresse ici, la «Le Car Van». Grâce à une organisation souple et des moyens puissants réunis, Heuliez pouvait pour un grand constructeur, imaginer une auto (généralement sur la base d’un modèle de grande série existant), l’étudier et la lui fournir toute finie en la produisant à sa place en petite série. Ce qui avait l’avantage pour un constructeur, de pouvoir répondre à certains besoins de sa clientèle, ou d’en créer un avec une voiture de niche, sans avoir à s’occuper de quoi que ce soit et, donc, de mobiliser des moyens humains et matériels beaucoup plus rentables dans d’autres projets. La Renault 5 «Le Car Van» est issue de cette organisation de travail. À un détail près ! Ce n’est pas des bureaux Heuliez que sortit l’idée de la «Le Car Van». Ni même de ceux de Renault d’ailleurs.
Un goût étrange
venu d’ailleurs
Bien plus encore que la «Le Car» produite en série limitée, la «Le Car Van» aura un goût américain. Comme le mentionnait une brochure Heuliez, «Les USA ont inventé le van. La France exporte Le Car. Nous réalisons le mariage des deux en créant Le Car Van».
C’est dans la célèbre revue pour homme «Lui» que la première R5 van est née. C’est presque trois ans avant la commercialisation de la «Le Car Van» que ce qui n’était encore qu’une idée avait en effet fait son apparition dans les pages de la célèbre revue. La chose se présentait sous la forme d’une R5 somme toute assez banale ayant un compartiment arrière abondamment équipé en confort domestique et décoré façon appartement bonbonnière. Exactement à la manière des vans américains réalisés à base de gros fourgons de là-bas. En somme, cette Renault 5 pour «célibat’R», comme elle était désignée dans la revue, n’était rien d’autre qu’une garçonnière roulante. Rien de plus normal dans une revue où les jolies femmes dévêtues abondaient. Ce qui le sera beaucoup moins, c’est la suite qu’aura plus tard ce petit exercice comico-publicitaire sur papier glacé.
En effet, environ deux ans après, séduit par cette idée pas si saugrenue que cela à cette époque et promue par Francis Dumoulin (de la revue « Lui »), les gens d’Heuliez se laissent persuader de mettre en production la R5 van. Ils pensaient, à juste titre, qu’il y avait un débouché commercial pour une R5 ainsi transformée, dans une exécution simplifiée afin d’en faire autant une voiture de loisirs qu’une voiture d’entreprise. La «celibat’R» de «Lui» étant équipée d’une chaîne Hi-Fi et d’une télévision (entre autres), ce n’était en effet pas pensable de la copier totalement.
Renault adhéra au projet et commercialisa dans son réseau, comme n’importe qu’elle autre R5, celle qu’on appellera «Le Car Van».
Comme les vans venaient des États-Unis et que «Le Car» était le nom de la R5 commercialisée là-bas et également celui d’une série limitée vendue chez nous, «Le Car Van» s’imposa logiquement pour la Renault 5 too much de «Lui» et Heuliez. Mais attention, cela ne fait pas de celle-ci une version basée sur la «Le Car» série limitée, ni, et encore moins, sur la «Le Car» US. La vraie. En fait, au début la «Le Car Van» est basée sur la seule TS. Au moins une chose qu’elle partage avec les «Le Car» des deux côtés de l’Atlantique.
Mise en commercialisation en janvier 1979, donc dans la foulée de la «Le Car» série limitée, la «Le Car Van» est prévue pour une série de 200 unités jusqu’en septembre. Vendue environ 12.500 Frs pour la seule transformation, auxquels bien sûr il fallait rajouter le prix d’une R5 TS neuve (30.900 Frs), soit environ au total 43.400 Frs, la «Le Car Van», bien que chère, connut un certain succès. Pour citer la hauteur de son tarif, une R5 Alpine valait dans les 42.000 Frs à cette époque. Il ne fait aucun doute que l’immense popularité dont jouissait la Renault 5 a profité à la «Le Car Van» et que les instigateurs du projet avaient pris en compte cette donnée dans l’établissement de leur plan.
Voyons maintenant les modifications qui étaient effectuées pour faire d’une banale TS une R5 très regardée (ce qui était aussi le but) :
Suppression des vitres de custode, remplacées par un panneau de polyester avec un hublot teinté et cerclé d’aluminium. Hayon arrière totalement refait, en polyester, avec suppression de la vitre, remplacée par un hublot rectangulaire teinté et cerclé d’aluminium, et suppression de l’emplacement de plaque d’immatriculation. Porte-plaque d’immatriculation arrière carré déporté à gauche, avec éclairage spécial. Feux de position rectangulaires latéraux (pour ressembler aux «Le Car» US et série limitée). Peinture noire vernie. Strippings «arc-en-ciel» sur les côtés et en bas du hayon. Autocollants «Le Car Van» en bas des portières et sur le capot. Bouclier avant type R5 Alpine, donc noir, avec antibrouillard, et bouclier arrière type R5 Alpine, donc noir également (la TS d’origine possédait des boucliers gris clair). Antenne de toit centrale. Habillage inox du tube de fuite d’échappement sous le bas de caisse gauche. Rétroviseurs extérieurs Vitaloni «Californian». Roues en aluminium Amil (4). Roue de secours extérieure placée sur le hayon et recouverte d’une housse avec l’inscription «Le Car Van».
La présence ici de la roue de secours nécessita le changement du système de maintien du hayon en position ouverte par compat, par deux puissants vérins à gaz.
- Compartiment arrière dépourvu de banquette et entièrement habillé de moquette rouge de très bonne qualité (plancher, côtés, pavillon et hayon).
- Volant sport à jante cuir Moto-Lita.
Parallèlement à la «Le Car Van», disons… ordinaire, Heuliez produisit à la demande des «Le Car Van» en version société, dont voici les différences :
- Absence d’habillage du tube de fuite d’échappement.
- Volant de série.
- Boucliers avant et arrière de série.
- Absence de clignotants et catadioptres latéraux.
- Rétroviseurs extérieurs de série.
- Arrière de l’habitacle identique au modèle de base, c’est à dire non garni de moquette rouge.
- Teinte de caisse de série, et la seule décoration subsistante sont les autocollants «Le Car Van» situés aux mêmes emplacements.
- Absence de la roue de secours extérieure.
- Absence de l’antenne de toit.
- Jantes de série.
En option, la «Le Car Van» société, basée sur la version Société ou TS de la Renault 5, pouvait recevoir :
- La roue de secours extérieure avec sa housse marquée «Le Car Van».
- Une housse de roue de secours avec l’inscription souhaitée par le client.
- Les roues en aluminium Amil (4).
Cette version simplifiée séduisit les commerçants et les entreprises qui avaient besoin d’un petit véhicule de transport léger avec lequel il désirait faire leur publicité. Du coup beaucoup de ces commerçants et entreprises firent peindre leur voiture à leurs couleurs et demandèrent quelques petits aménagements spéciaux. La «Le Car Van» société basée sur la version Société de la Renault 5 pouvait bénéficier de la TVA à taux réduit (17,6% à l’époque).
En juillet 1979, pour le millésime 80, de nouvelles Renault 5 sont présentées. La principale et plus visible modification de celles-ci par rapport aux précédentes (hormis la possibilité dorénavant d’obtenir certaines versions en 5 portes) est le nouvel intérieur avec tableau de bord et sièges redessinés. Comme la «Le Car Van», jusqu’ici basée sur les anciennes versions TS et Société, connut un certain succès, Heuliez décida d’en poursuivre la production sur les bases des nouvelles TS et Société et d’étendre le choix avec les versions Automatic et Alpine.
En ce qui concerne les modifications effectuées, peu de choses varient. On notera juste (ce qui suit concerne toutes les versions) :
- L’abandon de l’habillage inox du tube de fuite d’échappement.
- L’abandon du volant sport Moto-Lita pour ceux de série (selon base).
Il est maintenant possible de choisir sa «Le Car Van» en version 4 places (hormis sur base R5 Société). Elle est alors équipée de la banquette arrière rabattable d’origine avec dos recouvert de moquette rouge et d’une tablette arrière amovible, elle aussi recouverte de moquette rouge.
En option, la nouvelle «Le Car Van» 2 places, quelle qu’en soit la base, pouvait recevoir une décoration de la partie avant de l’habitacle dans le “ style ” de celle de derrière, avec : sièges regarnis rouge Persan, moquette rouge sur le plancher et les panneaux de portes.
La «Le Car Van» société basée sur la version Société de la R5, donc celle aux modifications simplifiées à la façon de l’année 1979, nécessite pour 1980 une commande groupée de 10 véhicules minimum. Nous observons qu’avec les modifications de finition apportées subsistent comme différences en 1980 entre une «Le Car Van» simplifiée à usage société et les autres : l’arrière non garni de moquette rouge, la teinte de caisse de série, les rétroviseurs extérieurs de série, l’absence de clignotants et catadioptres latéraux, l’absence de strippings «arc-en-ciel», l’absence de roues alliage Amil et l’absence de l’antenne de toit.
En 1980, toutes les «Le Car Van» à 2 places, quelle qu’en soit la base (Société, Automatic, TS ou Alpine), peuvent bénéficier de la TVA à taux réduit.
Pour l’année modèle 1981, les «Le Car Van» basées sur les R5 Alpine et Société ne sont plus disponibles au catalogue Heuliez. Seules restent donc les «Le Car Van» 2 ou 4 places basées sur les R5 TS et Automatic. On notera l’évolution suivante : l’arrière des dossiers de sièges avant est recouvert de vinyle noir (la partie avant de l’habitacle est identique au modèle de base).
Pour 1982, le tarif de la transformation pour la version 2 places passe à 14.430 Frs HT, sans l’aménagement de la partie avant de l’habitacle toujours disponible en option. Il est possible cette année de commander sa «Le Car Van» base TS ou Automatic en blanc (probablement le 355 Renault des Alpine Turbo) avec boucliers de la même couleur. Les rétroviseurs d’origine prennent la place des «Californian».
La «Le Car Van» vit ses derniers mois. Elle ne sera pas reconduite en 1984.
En à peu près 4 ans 1⁄2 il se sera vendu environ 450 «Le Car Van». Ce très marginal petit van fit beaucoup pour la notoriété de Heuliez parmi le grand public ; même si en définitive il intéressa surtout les entreprises, qui apprécièrent en lui : l’image jeune, moderne et dynamique qu’il donnait ; l’assurance de ne pas passer inaperçu que leur conférait son côté décalé ; son économie d’usage ; sans oublier l’aspect pratique apporté par l’espace de chargement totalement plat et dégagé des versions 2 places. Seule contrainte avec celles habillées de la belle et épaisse moquette rouge, ne charger que des objets propres. Sous peine de vite voir se salir ce cocon douillet et kitch imaginé par Francis Dumoulin pour bien autre chose que de banales et ennuyeuses livraisons.
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