En prenant la succession de la « 964 » en 1994, la « 993 » allait révolutionner le monde de la GT haut de gamme, tant en 2 qu’en 4 roues motrices. C’est en effet une voiture entièrement nouvelle qui est née cette année là ! Fidèle au concept de coque autoporteuse avec moteur en porte-à-faux arrière, la suspension est entièrement réactualisée par rapport au modèle précédent.
Le système à bras obliques semi tirés fait place cette fois à un essieu arrière multi-bras procurant ainsi à la voiture une stabilité en courbe stupéfiante. Même les effets de cabrage lors de fortes accélérations sont atténués par rapport à ses devancières.
On dispose à son bord d’un sentiment de sécurité et d’une impression de facilité à « dompter » la bête inconnue jusqu’à présent.
En 1994, personne ne sait encore qu’elle deviendra l’ultime évolution de la Porsche de série refroidie par air…
Pour mémoire, Porsche utilise depuis longtemps déjà en compétition des moteurs « liquides » !
La carrosserie
Toute en courbes fluides et discrètes, la 993 voit son « Cx » amélioré grâce au nouveau dessin de ses ailes avant ainsi qu’à la forme du bouclier avant.
L’aileron arrière mobile, se déploie toujours – comme sur la « 964 » - dès 80 km/h pour se refermer dès la voiture décélère sous les 10 – 15 km/h.
L’arrière de la voiture subira une ultime évolution à partir de 1996, date de l’apparition de la fameuse « 4S » avec ses ailes arrières toutes rebondies qui en feront fantasmer plus d’un !
Le moteur
Evolution directe du bloc de la « 964 », il conserve – à la base – sa cylindrée de 3.600 cm³. En revanche, fiabilité améliorée, plus de réglages de soupapes grâce à l’adoption de poussoirs hydrauliques, ensemble bielles-pistons plus résistants, carters de distribution et pompe à huile en magnésium et puissance portée de 250 à 272 CV sans pour autant toucher au taux de compression.
Oubliés les petits soucis de la « 964 » qui avaient finis par en ternir quelque peu l’image.
L’entretien général se révèle moins onéreux.
La transmission adopte le principe de la « boîte 6 » permettant une vitesse de pointe plus élevée que sa devancière. Dès 1995, un nouvel embrayage à commande hydraulique fait son apparition rendant encore plus aisé le passage des rapports. En option, la boîte « Tiptronic » reste bien entendu disponible.
C’est également en 1995 qu’un kit usine 3.800 cm³ - 285 CV est disponible en option.
Dès l’apparition du millésime 1996, la puissance du moteur est portée à 285 CV en série grâce à l’adoption du nouveau système « Varioram » et l’option usine 3.800 cm³ pousse la puissance à 300 CV (mais cette fois sans le « Varioram »)
Tout le reste
On a souvent pu lire que le seul défaut de la 993 était la sensibilité du châssis aux réglages. En fait, rien d'irrémédiable ou de bien coûteux. Il suffira simplement de faire un réglage de géométrie et de hauteur de caisse par an chez un "bon faiseur" et ce type de soucis ne sera jamais rencontré. Il est cependant vrai qu'une 993 a un besoin plus fréquent qu'une autre de ces réglages, mais en échange de quoi elle offrira une tenue de route remarquable.
Dès 1996, des bras de suspension renforcés permettent l’adoption d’une monte en 18 pouces et ce en toute sécurité.
C’est en 1996 également que sortira des chaînes la nouvelle « Targa » et son immense toit en verre monté sur glissière. Un modèle qui n’aura pas le succès attendu mais qui séduit malgré tout – encore aujourd’hui – une certaine clientèle en recherche d’originalité.
Inutile de rappeler que la « 993 » se décline aussi en cabriolet.
En 1996 toujours, après avoir déjà écoulé plus de 50.000 ( !) « 993 », Stuttgart réussi un coup de maître en sortant la « 4S », affublée de la coque ainsi que du châssis et des freins de la Turbo.
Une voiture aux lignes sublimes disposant en plus de la dernière boîte courte « G50/20 » pour le millésime 1996 donnant à cette voiture ce caractère nerveux et cette efficacité encore enviés aujourd’hui ! Mais dés les modèles 1997, c'est la boîte classique « G50/21 » homologuée précédemment pour les marchés suisse et US qui sera montée sur l'ensemble de la gamme 993, séries S incluses. Cette boîte, si elle permet de gagner en accélérations (moins de passage de vitesses sur 400m et 1000m) pénalise (légèrement) les reprises. Les plus heureux sont donc encore aujourd'hui les propriétaires de 4S de 1996 !!!
C’est en 1997 que sa petite sœur, la « 2S », visuellement quasi identique mais propulsée par les seules roues arrières cette fois. Toujours dotée de 285 CV, une ultime évolution du millésime 1998 de la « 2S » vit sa puissance portée à 300 CV.
D’autres versions, plus typées circuit, telle la « RS » ou la « ClubSport » furent également construites sur base de la « 993 ». Il faut noter que la 993 RS n'a rien à voir avec le côté exclusif de la 964. Son confort de roulement, tout en restant ferme et sportif, est tout à fait acceptable pour une utilisation routière. Son châssis, comme toutes les 993, est extrêmement exigeant en terme de réglages en particulier si l'on compte tourner sur circuit. Il n'en est pas moins que la 993 RS est une voiture fantastique et on ne se lasse pas de la poussée du 3,8L associée à la légèreté de l'auto.
Dix ans auparavant, l’usine se posait beaucoup de questions au sujet de son avenir en tant que constructeur indépendant. A elle seule, la « 993 » remit les pendules à l’heure. Cinq années charnières de l’histoire de la marque en général, et de la « 911 » en particulier qui restera dans le cœur de beaucoup de passionnés comme l’ultime évolution d’une bien belle histoire commencée en 1963…
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