Le Sénat a voté dans la nuit de lundi à mardi, en catimini, un amendement qui risque d'en faire tousser certains. Il vient s'ajouter au projet de loi Grenelle II et prévoit l'expérimentation en France du péage urbain dans les villes de plus de 300 000 habitants, au cas par cas et pendant une période de 3 ans. La mesure doit être maintenant approuvée par l'Assemblée. L'amendement stipule que l'agglomération concernée doit disposer d'un plan de déplacements urbains approuvé, prévoyant la réalisation d'un transport collectif en site propre. Autrement dit, il faut qu'il y ait une contrepartie et que les automobilistes qui seraient dissuadés par le tarif du péage puissent garer leur véhicule et se rendre en ville par d'autres moyens. De plus, une loi sera sans doute nécessaire pour fixer les conditions d'expérimentation, en particulier pour le contrôle-sanction qui fera appel à la vidéo pour la reconnaissances des plaques d'immatriculation.
Comme je l'écrivais hier, le péage urbain va dans le sens de l'histoire. Instauré pour la première fois au monde à Singapour en 1975, puis appliqué par 5 villes de Norvège dont Oslo, Stockholm, Londres et Milan, il s'est traduit par une baisse du trafic de 20 % et une baisse des émissions de CO2 de 10 à 15 %. On note une meilleure fréquentation des transports en commun (qui gagnent en régularité) et une meilleure satisfaction des riverains. Le péage urbain sert aussi à financer le développement des transports collectifs et le financement d'infrastructures. Ainsi, à Oslo, un tunnel de 2 km a permis de réduire la circulation de 10 % en surface.
Mais, il est vrai aussi que le péage rend la ville encore plus inacessible pour les plus modestes et que ceux qui ont (encore) les moyens de rouler en 4X4 pourront continuer à circuler.
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