Produire des carburants à partir du soleil, du CO2 et de l’eau : c’est l’étonnante vision du constructeur allemand, qu’il a fait partager aux médias hier lors d’un événement organisé près de Munich et intitulé « Audi Future Lab Mobility ». On savait déjà que la marque aux anneaux avait pour ambition de produire de l'électricité et du gaz naturel à partir de ressources renouvelables. Le projet a pris de l’ampleur et en a étonné plus d’un. La filiale du groupe Volkswagen fait vraiment fort, très fort.
Audi, qui a implanté des éoliennes en mer du Nord, va produire de l’électricité qui sera acheminée jusque sur le site de Werlte, en Basse-Saxe. Dans cette usine, l’électricité obtenue est utilisée aussi pour faire une électrolyse en vue d’obtenir de l’hydrogène, qui sera ensuite transformé en méthane (grâce à du CO2 fourni par un partenaire qui fait du biogaz à partir de déchets).
Audi va ainsi pouvoir ainsi proposer un gaz vert, obtenu de façon synthétique et qui va permettre à l’A3 Sportback TCNG de présenter un bilan de CO2 inférieur à 30 g par km, du puits à la roue. La réduction est de 75 % par rapport à du gaz naturel classique issu de ressources fossiles.
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Opérationnelle à partir du troisième trimestre 2013, l’usine d’Audi va produire 1000 tonnes de méthane par an. Ce gaz sera ensuite injecté dans le réseau et accessible aux clients Audi dans les stations-services au moyen d’une carte et même à terme d’une application iPhone.
Mais, ce n’est pas tout. A côté du méthane de synthèse, de l’hydrogène (qu’utiliseront les futurs véhicules à pile à combustible, à l’exemple du proto Q5 HFC) et de l’électricité verte (pour les modèles e tron rechargeables), Audi souhaite également fabriquer des carburants liquides de synthèse : du e-diesel et de l’éthanol. Pour ce faire, la marque a décidé de s’associer avec la société américaine Joule*, spécialisée dans la production de carburants de synthèse sans recourir à la biomasse.
La solution est simple : elle consiste à utiliser de l’eau (eau salée ou de récupération) et à cultiver des cyano bactéries par photosynthèse. Ces mcro-organismes sont ensuite programmés, et donc génétiquement modifiés, pour produire du gazole et de l’essence de synthèse. Ce procédé sera mis en place au Texas, en plein désert. L’intérêt vient du fait que le rendement est très élevé (50 000 litres à l’hectare pour le e-diesel et 75 000 litres pour l’éthanol) et que l’opération n’a aucune incidence sur la chaîne alimentaire et l’eau potable.
L’objectif d’Audi est de démarrer la production vers 2014-2015 et d’atteindre vers 2020 un prix de 100 $ le baril (159 litres) avec un carburant prêt à l’emploi.
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Avec son e-gas et ses e-fuels, Audi arrive à un bilan global en CO2 proche de celui d’une voiture électrique (toujours du puits à la roue). Un véritable exploit. La question est de savoir si la marque entend concurrencer à terme les pétroliers ou a simplement voulu faire partager au monde une découverte révolutionnaire. Quand on écoute tout ça, on se dit que les allemands sont vraiment des champions de la technologie et voient grand. Un exemple dont devraient s’inspirer les français qui, en comparaison, font vraiment petits joueurs.
*établie dans le Massachusetts à Bedford
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