La Bugatti 16.4 Veyron est actuellement la troisième voiture de série la plus puissante et la plus rapide au monde. Elle est assemblée en Alsace à Molsheim. C'est le seul modèle actuellement en production du constructeur automobile Bugatti Automobiles SAS. Elle a été dévoilée, pour l'essentiel, lors du Mondial de l'automobile de Paris en l'an 2000. Les premières Veyron sont sorties d'usine en octobre 2005.
La Veyron est fabriquée en petite série (300 exemplaires sont prévus, au rythme d'environ 75 par an1) dans l'Atelier Bugatti situé à Molsheim, berceau de la marque et site historique de Bugatti. Elle a été conçue entièrement en Allemagne par VAG-(Groupe Volkswagen) et toutes les pièces sont fabriqués par VAG-(Groupe Volkswagen) en Europe et assemblées par une petite équipe hautement qualifiées. Cinq personnes et trois semaines de travail sont nécessaires pour l'assemblage d'une Bugatti Veyron. Toutes les réparations relatives au moteur et à la carrosserie se font elles aussi à Molsheim. Chaque voiture porte une plaque avec son numéro de châssis.
Il n'était pas prévu au départ que la fabrication de la Veyron 16.4 fasse de Bugatti Automobiles S.A.S une société rentable (dans le sens de générer des bénéfices), mais plutôt d'offrir à Volkswagen, son propriétaire, une voiture de prestige.
Essais et tests avant la production définitive
Avant que la version de production n'ait été lancée, onze prototypes ont été testés dans les mêmes conditions sur route ordinaires comme tous les véhicules, dans diverses conditions de conduite et de climat ; plusieurs de ces prototypes ont parcouru plus de 50 000 km à vérifier la fiabilité et les performance du véhicule.
Performances
Sur le terrain d’essais Volkswagen de Ehra-Lessien, la Veyron 16.4 a dépassé les 400 km/h, atteignant la vitesse maximale moyenne de 408,45 km/h, performance vérifiée par le Service de contrôle technique de l’Allemagne du Sud, le « TÜV Süddeutschland ». Cette vitesse en a fait la voiture de série la plus rapide au monde En octobre 2005, la Veyron 16.4 a atteint les 415 km/h sur le grand Lac Salé situé dans l'Utah, record aujourd'hui dépassée par la SSC Ultimate Aero TT et la Koenigsegg CCXR.
- Vitesse maxi : mesurée par à 407 km/h sur l'anneau de vitesse de Volkswagen à Wolfsbourg.
- 0 à 100 km/h : 2,5
- 0 à 200 km/h : 7,3
- 0 à 300 km/h : 16,7
- 0 à 400 km/h : 55,6
Aérodynamique
Avec de telles performances en vélocité, l’aérodynamique de l’ensemble est un élément essentiel dans la conception de l’auto. D’une part, la carrosserie doit offrir une résistance aérodynamique aussi faible que possible pour permettre des reprises même aux vitesses supérieures à 200 km/h tout en autorisant une vitesse maximale de plus de 400 km/h. D’autre part, la portance négative mesurée aux essieux avant et arrière doit être répartie de manière à ce que la voiture colle à la route. Dernier point : tous les agrégats de haute performance regroupés sous la carrosserie en aluminium doivent être refroidis de manière optimale, quelle que soit la vitesse.
Au cœur du dispositif de régulation se trouve un système hydraulique central géré par ordinateur, qui gère des appendices aérodynamiques et la garde au sol de la Veyron en fonction de sa vitesse. Pour augmenter la portance négative à l’avant, la partie inférieure de la carrosserie possède des clapets diffuseurs, disposés de chaque côté et pouvant se fermer ou s’ouvrir grâce à deux cylindres hydrauliques. Les flux arrières sont gérés par des diffuseurs inférieurs ainsi que par un aileron.
Lors de la conduite de tous les jours, la garde au sol est de 125 mm, aux deux essieux. Dans cette utilisation, les clapets de diffusion restent ouverts, l’aileron arrière et les spoilers sont accolés à la carrosserie.
À partir de 220 km/h, l’ensemble de la caisse de la Veyron s’abaisse automatiquement pour adopter une garde au sol de 80 mm à l’avant, 95 mm à l’arrière. Les clapets de diffusion demeurent ouverts, l’aileron arrière comme les spoilers s’extraient automatiquement. Dans cette position, définie comme celle de « handling », la portance négative augmente, tant à l’avant qu’à l’arrière du véhicule. Lorsque la vitesse retombe au-dessous de 140 km/h, l’aileron réintègre sa position de repos. Libre au conducteur de piloter au-dessous de 220 km/h avec une portance négative accrue : une touche sur la console médiane lui permet de sélectionner manuellement le mode « handling ».
À 375 km/h, la voiture subit une portance négative de 350 kg. La décision d’évoluer au-delà de cette vitesse nécessite une manipulation du pilote, ce qui doit lui permettre de confirmer sa connaissance du danger qu’une telle conduite implique. S’il estime qu’il peut frôler les 400 km/h, il doit donc utiliser une seconde clé, placée dans le cylindre à gauche du siège du conducteur. L’affichage mentionnera alors « Topspeed ». Pour des raisons de sécurité, il doit suivre une liste de contrôles indispensables. Dans cette configuration à grande vitesse, la carrosserie affiche une garde au sol de 65 mm à l’avant, de 70 mm à l’arrière. Les clapets de diffusion demeurent fermés et l’angle d’attaque de l’aileron arrière est réduit au minimum (le Cx baisse de 0,417 à 0,355) : la portance négative s’approche alors de zéro, afin de réduire au maximum la résistance aérodynamique
Le design
Dessiné par le centre de design Volkswagen, la Veyron possède une carrosserie de forme ramassée, peu aérodynamique, d'une longueur de 4,4 mètres, d'une largeur de 2 mètres et d'une hauteur de 1,2 mètre. La face avant intègre la calandre en fer à cheval en hommage aux Bugatti historiques. La voiture est bicolore, les teintes pouvant être choisies par le client. La poupe est large, des feux ronds avec une sortie d'échappement centrale carrée, et de grosses écopes d'air latérales pour le moteur, dont les culasses ressortent de la carrosserie.
L'habitacle est tendu de cuir précieux, et la planche de bord est rehaussée par des touches d'aluminium poli ou bouchonné selon les endroits.
Le moteur
Le moteur prévu par Ferdinand Piëch, n'existait pas dans le groupe VAG, et a du être entièrement conçu par Volkswagen pour la Veyron.
Le moteur est un moteur avec cylindres en W à 16 cylindres 64 soupapes composé de deuxV8 assemblés à 90°, de 64 cm de long pour 69 cm de large, et de 7 993 cm³ de cylindrée, alimentés par quatre turbocompresseurs. La puissance est de 1 001 chevaux à 6 000 tr/min, le couple de 1 250 Nm disponible dès 2 200 tr/min. Le passage de 0 à 100 km/h se fait en 2,5 secondes, de 0 à 200 km/h en 7,3 secondes, et de 0 à 300 km/h en 16,7 secondes. La transmission fait appel à une boîte DSG (Volkswagen) à sept rapports disposée longitudinalement devant le moteur central. La boîte DSG-Volkswagen a été améliorée pour offrir des passages de rapport aussi rapides que possible. Celui-ci est implanté devant l’essieu arrière. Tout le groupe est conçu comme un ensemble mécanique à carter sec pour abaisser le centre de gravité.
Lorsque la température des gaz s’échappant du moteur dépasse un seuil critique, l’aileron situé au-dessus s’ouvre automatiquement à un certain angle, dans une position, dite « cool down ».
Le système de refroidissement est complexe, composé de 11 radiateurs en tout, d'une capacité de 55 litres de liquide de refroidissement, et a été optimisé par divers tests dans des conditions de climat extrême.
- 3 radiateurs pour le système de refroidissement du moteur ;
- 1 échangeur de chaleur pour l'air-liquide intermédiaires ;
- 2 pour le système de climatisation ;
- 1 radiateur d'huile pour la boite de vitesses type DSG ;
- 2 radiateurs d'huile moteur ;
- 1 radiateur d'huile hydraulique pour le spoiler ;
- 1 radiateur d'huile différentiel.
Les freins
La Veyron 16.4 est équipée d’un système de freinage basé sur des disques en carbone/céramique de 40 cm de diamètre. Le freinage est assisté par l’aileron arrière, appelé « airbrake », dont la mise en action s’effectue avec la pédale des freins, dans la configuration « handling », à des vitesses entre 200 et 375 km/h. L’aileron arrière adopte alors un angle à 113° par rapport au sens de la marche, générant ainsi une résistance supplémentaire. Simultanément, la portance négative exercée sur la poupe s’accroît pour atteindre les 300 kg, en faveur de couples de freinage accrus sur les roues arrières. Cela se traduit par une réduction du transfert des charges vers l’avant du véhicule, conséquence d’une décélération rapide : de quoi stopper de 100 km/h à l’arrêt en 31,4 m, soit 2,3 secondes. À pleine puissance de freinage, il suffit de dix secondes à la Veyron 16.4 pour ralentir de 400 km/h à l’arrêt complet.
Le châssis
La puissance de la voiture nécessite un très bon châssis, qui atteint la barre des deux tonnes. La structure de la coque est composée de deux éléments en carbone boulonnés (fabriqué chez l'italien ATR), le berceau avant est en aluminium extrudé, l'arrière est en acier inoxydable. Le titane est utilisé pour les moyeux, les étriers de frein, les ressorts et l'échappement.
Les pneus
Les pneus de la Veyron ont été l'un des points durs de son développement. En effet, il fallait des pneus capables de résister à l'accélération, la vitesse élevée, dont la tenue de route était valable à toute vitesse et qui puissent durer. Ainsi ils ont été conçus par Michelin à partir d’une gomme spécifique, ils ont un profil adapté et un contrôle sophistiqué de la pression. Ils peuvent atteindre 445 km/h.
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