Avec l'arrêt de la prime à la casse au 31 décembre, le gouvernement français va mettre fin à une aberration : celle qui consiste à mettre sous perfusion un secteur de l'industrie qui demande l'aide de l'Etat dès que les ventes vont mal, sans pour autant remettre en cause son mode de fonctionnement. Est-ce qu'on en fait autant pour les deux roues, l'électro-ménager, ou l'habitat ? Non. Et que dire du bonus-malus, qui en se fondant sur les seuls seuils de CO2, sans tenir compte de la pollution, privilégie les ventes de petits véhicules (dont des modèles diesel sans filtre à particules), qui sont par ailleurs produits pour la plupart hors de France (Slovénie, république Tchèque, Slovaquie, Roumanie) ? Bilan : un trou dans la caisse des finances publiques de 500 millions d'Euros. On en finirait presque par regretter Jean-Louis Borloo, qui n'est plus là pour claironner qu'on a le parc le plus propre du monde. Le fameux bonus-malus va se durcir encore en 2011 pour inciter encore plus les français à adopter un mode vertueux. Sur le principe, c'est plutôt louable. Sauf que... encore une fois, les pouvoirs publics ont décidé des mesures illogiques.
Ainsi, à partir du 1er janvier, le gouvernement met un terme au bonus spécifique GPL de 2.000 euros, institué lors du Grenelle de l'environnement en 2007, pour l'achat d'un véhicule fonctionnant au GPL ou au gaz naturel véhicule. L'Etat voudrait tuer cette filière qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Le gouvernement a décidé également de réduire les seuils pour les véhicules hybrides. Ils passent de 135 g à moins de 111 g pour bénéficier du bonus de 2.000 euros. C'est un peu rude, mais la plupart des nouveaux modèles passent aisément la barre, comme par exemple la Honda Jazz hybride, la Lexus CT200h, et même la Peugeot 3008 Hybrid4, grande nouveauté de l'année 2011 et annoncée à 99 g de CO2 par km.
En revanche, le gouvernement ne touche pas (pour l'instant) à la prime de 5.000 euros pour les voitures émettant moins de 60 grammes de CO2/km et qui doit soutenir l'essor du véhicule électrique. Je dis bien pour l'instant, car si 2011 est la première vraie année de lancement, on s'interroge dans les ministères pour essayer de réduire la voilure. Si l'on en croit les chiffres du CCFA, il s'est vendu 14 Peugeot Ion et 5 Citroën C-Zéro au 3ème trimestre 2010. Pour le moment, pas de quoi aggraver le déficit.
Et que fait-on de l'autre côté de la Manche ? En Grande-Bretagne, des mesures vont s'appliquer à partir de janvier 2011. Chaque acheteur d’une automobile électrique, hybride "plug-in" ou alimentée par une pile à combustible, qu’il soit un particulier ou une entreprise, verra le prix de son acquisition réduit de 25%, la réduction étant plafonnée à 5.000 £ (5849 €). Pour être éligibles à cette aide gouvernementale, les véhicules devront être conformes à un ensemble de critères :
- seules les automobiles sont concernées, les fourgons et les motocyclettes sont exclus du programme
- les émissions de dioxyde de carbone doivent être inférieures à 120 g/mile
- l'autonomie doit être au moins de 70 miles (110 km) pour les véhicules électriques, au moins 10 miles (16 km) en mode tout électrique pour les véhicules hybrides rechargeables
- la vitesse maximum doit être d'au moins 60 mph (100 km/h)
- la sécurité des systèmes électriques doit être garantie en cas de choc.
Cette mesure incitative se poursuivra jusqu’en mars 2012 puis sera modifiée selon les décisions qui auront été prises en janvier 2012 en prenant en compte l’état du marché à cette date. Le budget provisionné pour ce système de prime à l’achat jusqu’en mars 2012 s’élève à 43 M£.
(Source Ambassade de France en Grande-Bretagne)
Une fois de plus, la comparaison avec nos voisins montre que la France n'a pas de lisibilité dans sa stratégie (un coup le GPL, un coup l'E85, puis l'électrique....) et que les anglais sont plus raisonnables.
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