Lors des journées presse, j'ai pu m'entretenir avec le Dr Herbert Kohler, qui est Vice-Président en charge du développement durable pour le groupe Daimler. Nous avons passé en revue l'actualité de Mercedes et Smart sur le Mondial de l'Automobile. L'évènement est bien sûr la sortie de la SLS AMG E-Cell, annoncée l'année prochaine (pour un tarif non encore précisé) : un monstre de 552 kW avec ses 4 moteurs électriques. Le groupe a présenté également la Classe B électrique de 2014 (réalisée en coopération avec Tesla) et la Smart Brabus électrique qui vient en complément de la Fortwo ED. Au-delà de ces produits, j'ai pu en savoir un peu plus sur la vision de Daimler concernant l'électro mobilité.
Mais, parlons d'abord de la Smart électrique. La puce électrique, qui est lancée en ce moment dans 30 pays dont la France, semble avoir un bon écho. La marque a fait le choix de proposer deux formules : la location de batteries* ou l'achat avec batterie incluse**. La voiture est considérée comme attractive et Smart devrait en vendre plusieurs milliers.
*65 euros par mois, le prix de la voiture descendant à 12 450 € pour le coupé
*A partir de 17 250 €, bonus déduit.
Parallèlement aux ventes, Smart alimente aussi les parcs d'auto partage du service Car2Go monté par Daimler. Ainsi, après Amsterdam, Stuttgart va à son tour accueillir des Fortwo électriques. D'autres villes devraient en bénéficier à terme.
Toujours à propos de la Smart, j'ai posé la question de la répartition des composants en vue de 2014. Comme vous le savez sans doute, à cette date, Daimler et Renault vont partager une même plateforme sur laquelle seront conçues les Smart et Twingo de prochaine génération (y compris en version électrique). Le Dr Kohler m'a annoncé que le choix avait été d'utiliser les moteurs électriques de Renault et les batteries de Mercedes. En fonction de leurs progrès et des opportunités, le "sourcing" de ces équipements pourrait évoluer dans le temps. L'objectif est d'arriver ainsi à des économies d'échelle et de baisser les coûts. Les constructeurs savent bien que les aides ne dureront qu'un temps.
Toujours dans le domaine de l'électrique, la star du salon est sans conteste la SLS AMG électrique. Présentée dans une robe bleue très flashy, elle en jette. Et pour l'avoir vue rouler au fond du stand, je dois dire qu'elle est vraiment impressionnante. Elle fera mieux que la déjà très performante Audi R8 e-tron, sachant qu'elle accélère de 0 à 100 km/h en 3,9 s (au lieu de 4,6).
L'autre actualité forte est la présentation, en avant-première, de la Classe B électrique. Ce modèle, qui s'appuie sur le savoir-faire de Tesla, est prévu pour 2014. Mercedes a fait le choix d'une voiture électrique à batterie, plutôt que le prolongateur d'autonomie (concept E-Cell Plus). Mais, le range extender n'est pas abandonné. Il sera sans doute utilisé plus tard, cette solution étant actuellement regardée par tous les constructeurs pour pallier l'autonomie insuffisante. La Classe B revendique un rayon d'action de 200 km. Mais, le principal avantage vient du fait que son aménagement (Energy Space) permet de loger les composants de la chaîne de traction sans nuire à l'espace intérieur et au volume du coffre. C'est d'ailleurs un point capital pour la marque à l'étoile, qui ne souhaite pas que le client soit pénalisé par les nouvelles énergies.
Le choix de l'architecture explique pourquoi la Classe B (et non la Classe A, dont des prototypes électriques ont pourtant été produits) sera le premier modèle de grande diffusion de la marque à arborer la signature "Electric Drive". J'ai compris, au ton de mon interlocuteur, que Daimler ne partageait pas la vision très optimiste de Renault sur l'électrique et que le marché n'allait se développer que progressivement.
Ce tour d'horizon ne serait pas complet sans l'hydrogène. A défaut d'être sur le stand, la Classe B F-Cell était bel et bien au Mondial comme je l'ai expliqué ce week end (voir l'article sur la tournée liée à H2 Moves). Daimler considère qu'aujourd'hui, il ne faut plus confronter la voiture électrique à batterie et la pile à combustible. Il y a de la place pour les deux. D'ailleurs, Renault-Nissan et le groupe allemand ont confirmé travailler sur le sujet. Si la voiture à hydrogène souffre d'un manque de stations, elle offre une autonomie bien supérieure et un temps de remplissage bien plus rapide.
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