La France donne enfin le coup d'envoi pour son infrastructure de recharge. Alors que les tests grandeur nature se multiplient dans le monde et chez nos voisins, le gouvernement entre dans le concret. Hier, Jean-Louis Borloo et Christian Estrosi ont signé une charte d’engagements mutuels avec PSA Peugeot Citroën et Renault, ainsi qu'avec 12 agglomérations pilotes qui vont déployer une première vague d’infrastructures. Ces villes sont Bordeaux, Grenoble, Rennes, Nice, Angoulême, Aix-en-Provence, Orléans, Paris, Rouen, Strasbourg, Le Havre et le Grand Nancy. L'Etat français, qui voudrait disposer d'un début d'infrastructure, quand les constructeurs seront prêts en 2012, veut inciter les villes à investir dès maintenant et prépare un cadre. Le scénario du gouvernement prévoit aujourd’hui la création de 900 000 points de recharge privés et 75 000 points de recharge accessibles au public dès 2015, portés à 4 millions de points de recharge privés et 400 000 points de recharge publics en 2020. Les sociétés d'autoroutes et les centres commerciaux pourraient participer à cet effort.
Parmi les sites pilotes, il y a notamment le département des Yvelines qui, avec le concours de la Région Ile de France, va accueillir le projet SAVE (Seine Aval Véhicules Electriques). Ce projet n'est pas une surprise, car il avait été annoncé depuis déjà un certain temps par l'Alliance Renault-Nissan, concernée au premier plan par ce projet. Il était même temps que le projet SAVE se concrétise car Renault - nul n'est prophète en son pays - a tendance à nouer des accords plus vite que son ombre dans bon nombre de pays, comme par exemple en Irlande et en Espagne, alors que rien n'a démarré jusqu'à présent dans l'hexagone. Ce sont donc une centaine de véhicules de l'Alliance, des berlines et des utilitaires de Renault et de Nissan qui vont bientôt circuler en région parisienne (entre Mantes et les Mureaux) et qui pourront se recharger à domicile, en entreprise, dans les parkings et sur la voirie publique. Le projet bénéficie d'une enveloppe de 6,5 millions d'Euros en provenance du fonds pour les démonstrateurs de l'Ademe.
Au-delà de Renault et de Nissan, qui sont des "poids lourds" pour l'économie locale (surtout dans la perspective de la mise en route de l'usine de batteries à Flins avec le CEA et la production de la ZOE), le projet va surtout permettre de tester l'infrastructure de recharge. L'intérêt de SAVE est de combiner la recharge conventionnelle, avec une infrastructure et une gestion de l'énergie assurée par Schneider Electric, et l'échange de batteries. Ce dernier concept, qui est une exclusivité de l'opérateur Better Place, sera donc testé pour la première fois en France. Rappelons que le principe est de remplacer de façon robotisée la batterie d'un véhicule électrique en trois minutes chrono.
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La première station d'échange de batteries au monde sera inaugurée à Tokyo le 26 avril, où Better Place a un projet avec les taxis locaux, et sera suivie d'autres en Israël. L'objectif du projet SAVE est de tester l'infrastructure de recharge ainsi que les modèles économiques. On va donc enfin voir comment le public réagit par rapport aux véhicules et aux modes de recharge et si la technologie tient toutes ses promesses en matière de performances.
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