Dans le cadre d'un événement, qui a permis par ailleurs de présenter pour la première fois en France l'Active E et les concepts i3 et i8 du dernier salon de Francfort, le groupe BMW a réuni la plupart des 50 pionniers qui ont roulé en Mini électrique. Ils étaient une quarantaine hier, rassemblés à l'Espace Cardin. J'y étais, d'autant que j'avais été sollicité en tant qu'expert par le constructeur pour animer une partie des débats. C'était un moment très spécial, car si ces hommes et femmes - qui ont postulé par Internet et qui ont été sélectionnés à l'issue d'un procédé très rigoureux - ne se connaissaient pas, ils partagent une même passion pour ce prototype qu'ils ont a-do-ré. Le caractère sportif de la Mini E et son extraordinaire freinage regénératif - qui permet de ralentir sans avoir à freiner, en profitant du frein moteur - ont vraiment séduit.
Ce n'est pas moi qui le dit, mais une étude qui a été menée par l'IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux). Car, tous les conducteurs de Mini E, qui payent pour faire ce test, ont accepté de répondre à des questionnaires très détaillés. Leur avis est unanime : tous les participants ont vraiment apprécié la voiture, à tel point d'ailleurs que quelques privilégiés ont réussi à la conserver et à refaire une deuxième vague de tests. Parmi les enseignements, on note que l'autonomie de 150 km couvre largement les besoins. La moyenne des trajets est de 47 km sur les candidats de la première vague. En général, ils rechargent à domicile 5 fois par semaine, d'autres ayant le réflexe de recharger tous les jours (comme pour leur smartphone). En ce qui concerne la charge, le délai de 9 à 10 h (sur une prise classique) est jugé inadapté, d'où une demande pour une "wall box" qui permet de charger en 4 h.
L'autre information concerne le silence de fonctionnement. L'absence de bruit est à la fois une source de satisfaction et d'inquiétude (car les piétons n'entendent pas), mais personne ne réclame pour autant de bruiteur électronique. Les tests ont permis de faire découvrir à l'entourage des pionniers (c'est le nom des conducteurs de Mini E) ce qu'était une voiture électrique. Car, malgré une communication débridée à ce sujet, la plupart des français ne savent toujours pas si ça existe ou pas. Ceux qui ont eu l'occasion de découvrir la Mini E étaient surpris de voir que la voiture était 100 % électrique (ils la croyaient hybride). Et eux aussi ont changé leur regard sur l'électrique, en raison des performances en matière d'accélération. Certes, il y a eu aussi quelques critiques sur l'habitabilité (une stricte deux places) et le chargeur à domicile (certains ne fonctionnaient pas). Mais, c'est plutôt positif. D'ailleurs, 92 % des testeurs recommandent de passer à l'électrique.
En dehors de ces résultats et des échanges que j'ai pu avoir avec ces clients, j'ai appris deux ou trois petits choses. Par exemple, un expert d'EDF a réussi l'exploit de parcourir 237,5 km avec une seule charge au volant de la Mini E. Certes, il a roulé pendant 5 h pour y arriver en empruntant des routes de campagne, mais quand même...Certains ont réussi plus modestement à faire 180 km. L'autre information concerne le test mené par le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique et aux énergies alternatives) avec une Mini E entre Grenoble et Chambéry à l'INES (Institut National de l'Energie Solaire). La voiture, qui a parcouru près de 10 000 km en quelques mois, a été rechargée dans 30 % des cas avec de l'électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques.
Enfin, EDF a reconnu que le test de la Mini E était le premier du genre en France. Il prend fin le 12 décembre.
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