Hier, vendredi 14, était le jour - croyait-on, où le NDRC chinois (comité national pour la réforme et le développement) devait rendre sa décision... Et bien non, a-t-on appris finalement. Le calendrier que je vous avais communiqué dans ce post est de source fiable, mais ne correspondra pas nécessairement à la réalité. Les dates ont été communiquées par Saab à la Cour de Vänersberg lors de sa demande de Réorganisation sous protection de la Justice. Il s'agit donc d'un calendrier prévisionnel et non d'un agenda officiel... La décision du NDRC sera donc rendue ultérieurement.
Faut-il s'inquiéter de cette absence de décision du côté chinois? Pas vraiment si on s'en tient aux avis des intéressés Youngman ou Pang Da qui sont somme toute plutôt optimistes sur l'issue.
Côté suédois, c'est là que les choses piétinnent. Un certain nombre de contraintes juridiques liés à l'environnement financier de Saab impose l'agrément préalable des actuels partenaires financiers de Saab (cf.processus d'approbation de Vladimir Antonov). Le NDRC chinois ne voudrait pas rendre un avis favorable qui pourrait être par exemple contredit 8 jours plus tard par le gouvernement suédois ; pour cela le protocole d'accord financier pour la montée au capital de Youngman et Pang Da doit inclure en amont les agréments du NDO suédois, de la BEI, de l'Etat suédois et de General Motors.
Or, selon la radio suédoise (source fiable) P4West, c'est le NDO (Bureau de l'Office de la Dette) suédois qui traîne des pieds pour l'instant mais ils "travailleraient aussi vite que possible pour rendre leur décision" nous dit son porte-parole. Le NDO est dans l'attente de documents financiers complémentaires demandés à Saab.
Avant même la décision du NDRC, il reste donc aussi à savoir si et quand la BEI validera le processus et de même concernant GM.
Le fait que Guy Lofalk aurait pu conseiller (cf. actu de la semaine passée) au NDO d'intégrer dans sa décision une exigibilité du prêt (220M€) de la BEI peut me laisser croire que la BEI dira "non" au protocole tant que son prêt n'est pas remboursé par anticipation. Cela pourrait avoir des conséquences difficiles à négocier avec les partenaires chinois : l'Etat suédois deviendrait alors de fait actionnaire de Saab Parts et Saab Tools, à moins que les chinois ne remboursent le prêt. Au fond, j'en reviens à ma discussion de l'autre jour (l'agenda caché du gouvernement suédois): quel est l'intérêt dominant des parties en présence?
Il est évident aujourd'hui, plus que jamais, que l'avenir de Saab passe par un volet politique. On l'a vu avec les liens entre l'administrateur judiciaire Guy Lofalk et le Ministre des Finances suédois. "L'avenir n'est pas tout à fait entre nos mains. C'est triste, mais nous faisons tout pour y remédier" écrivait S. Wade dans un très bel article d'Inside Saab cette semaine.
Pour l'instant, avant même l'accord des autorités chinoises, le problème semble rester dans le camp des suédois ; je relève que c'est à ce stade que sont apparues, depuis le début de tout le dossier Saab, les plus grosses difficultés.
Quelles sont les conditions réellement exigées par la BEI, le NDO, le gouvernement suédois, General Motors et l'administrateur judiciaire? Nous n'en savons fichtre rien pour l'instant! Difficile de vous dire de quoi retourne les discussions entre toutes ces parties. Qui a la main?...
Je suis comme vous : j'attends...
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