Dans le cadre des Rencontres Automobiles de Laval, qui étaient placées sous le signe des normes environnementales (contraintes ou opportunités ?), les acteurs présents ont évoqué l'allègement qui devient un axe stratégique pour les constructeurs automobiles. PSA Peugeot Citroën a ainsi exposé sa vision. L'objectif est de réduire immédiatement de 110 kg* la masse des véhicules pour gagner 10 g de CO2 et de se fixer l'objectif - ambitieux - de 220 kg après 2020. Pour y arriver, le groupe français compte utiliser de l'aluminium, du magnésium, mais surtout des matériaux composites dont la part est appelée à croître de façon significative.
Le message clé est qu'un groupe comme PSA ne va pas seulement chercher à réduire le CO2 par l'hybridation ou le moteur électrique. Comme on peut le voir sur ce schéma, le gain en conso pur (- 10 % à court terme) n'est qu'un des paramètres, avec l'aérodynamique et la résistance au roulement. Il est intéressant de noter que le poids des véhicules est passé de 750 à 1250 kg en moyenne (presque le double !) entre les années 70 et maintenant, et que chez PSA les modèles prenaient en moyenne 15 kg par an. Un phénomène qui peut s'expliquer par l'augmentation de la taille de la carrosserie, de celle des roues, par le poids du moteur diesel (plus lourd que l'essence), et par l'ajout au fil des ans des dispositifs de sécurité passive, des équipements de confort et de l'isolation phonique.
Alors, que compte faire PSA Peugeot Citroën ? Jouer à la fois sur l'épaisseur, la densité et la surface de la pièce. Le groupe va aussi employer un mix de matériaux, dont les aciers à très haute résistance, les alliages d'aluminium (bloc moteur, roues) et le magnésium, ainsi que les composites (fibres de verre, fibres de carbone, fibres naturelles, matrices thermoplastique ou thermodurcissable). La voiture de demain sera multi matériaux. On pourrait bien sûr mettre l'accent sur une de ces solutions. Ainsi, on pourrait gagner dans l'absolu 50 kg sur un véhicule tout acier à très haute résistance, 150 kg avec des alliages d'aluminium et 200 kg avec exclusivement des composites et des polymères. Mais, bien sûr, ce ne sera pas le cas pour des raisons liées au coût et pour des contraintes diverses. Pour sa part, Renault qui était aussi présent à cette conférence, a manifesté son intérêt pour les composites et a fait part de son attrait pour l'IRT Jules Verne - labellisé à Nantes dans le cadre du Grand Emprunt - et qui sera spécialisé dans ce domaine.
L'autre tendance est l'intégration plus poussée de matériaux verts (matériaux recyclés, fibres naturelles, polymères). L'objectif est de passer de 20 % aujourd'hui à 30 % en 2015, tout en maintenant la qualité et la sécurité, sans augmentation de la masse et du coût.
*Le résultat sera visible sur un futur modèle de la gamme, mi 2012.
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