Dans le débat actuel sur l'électrification de l'automobile, la marque japonaise ne va pas se contenter de faire tester une centaine de Prius hybrides rechargeables (VHR) à Strasbourg. Elle est impliquée également dans un programme de recherche avec l'INES (Institut National de l'Énergie Solaire) et le CEA (Commissariat à l'Énergie Atomique), à Chambéry et à Grenoble, pour une étude sur la convergence énergétique bâtiment-transport. Cet automne, 10 Prius hybrides rechargeables vont être expérimentées avec différents démonstrateurs photovoltaïques de l'INES (stations de recharge solaire, maisons individuelles) afin de valider le couplage des nouvelles technologies de l'énergie solaire pour le transport et l'habitat.
L'idée est à la fois simple révolutionnaire. Sachant qu'en France la moitié des personnes fait moins de 16 km par jour pour les déplacements domicile-travail, et qu'un véhicule hybride consomme entre 150 et 200 Wh/km en mode électrique, l'énergie nécessaire se situe alors entre 2,4 et 3,2 kWh par jour. Cette énergie pourrait être fournie autrement que par le réseau électrique classique. C'est là qu'intervient l'énergie solaire. Une surface de 1m², recouverte de modules photovoltaïques standards, peut produire annuellement entre 130 kWh et 190 kWh selon que l'on se trouve à Lille ou à Marseille. Autrement dit, de quoi fournir l'énergie nécessaire pour parcourir près de 1000 km en mode électrique sur une année dans les conditions optimales.
D'un point de vue global, il est donc tout à fait envisageable de concevoir des bâtiments dont la toiture assure pour moitié les besoins internes en électricité, et pour l'autre moitié les besoins en mobilité des occupants. C'est en ce sens que l'on peut parler de convergence solaire photovoltaïque-bâtiment-transport. Les bâtiments vont, d'une part, évoluer progressivement du statut de consommateur d'énergie à celui de producteur : c'est le concept récent de « bâtiment à énergie positive ». D'autre part, les transports vont inéluctablement passer des carburants pétroliers à une palette comprenant les biocarburants, l'électricité et l'hydrogène. En parallèle, les réseaux électriques vont devoir mieux intégrer les générateurs à base d'énergies renouvelables qui sont par nature intermittents. Les flux énergétiques devront y être bidirectionnels. C'est ce qu'on appelle le "Smart grid", en français : "réseaux intelligents".
Jusqu'à présent, les recherches sur l'automobile et le bâtiment ont été menées de façon séparée. Il apparaît donc logique, dans la mesure où la nécessité de stocker l'énergie est un point commun évident, de mener une approche globale. N'oublions pas que le véhicule s'abrite en général près du bâtiment, que le bâtiment (résidentiel, tertiaire, industriel ou commercial) est l'endroit où le réseau recharge le véhicule, et que le véhicule, immobile la majeure partie du temps, pourra à l'avenir aider le bâtiment ou le réseau électrique à effacer certaines pointes de la demande énergétique et conséquemment à minimiser la facture de l'usager ou de l'exploitant.
Le but de ce partenariat technologique est d'explorer les convergences entre les visions "bâtiment" et les visions "transport", qui peuvent conduire à une optimisation du système énergétique global.
Un des défis est de bien identifier les possibilités en termes de :
- lieux de captation des énergies (parking, travail ou domicile)
utilisation du stockage (en fonction des quantités d'énergie et des durées de stockage en jeu mais aussi en considérant les - possibilités de stockage stationnaires ou embarquées)
- conversion / gestion des flux d'énergies et gestion des demandes pour optimiser l'utilisation du réseau électrique.
Certains constructeurs, qui se prétendent "architectes de la mobilité", pourraient en prendre de la graine. Car, Toyota mène un projet qui fera avancer l'ensemble de la filière. Et ça se passe en France.
Pour en savoir plus :
http://www.ines-solaire.com/
http://www.cea.fr/
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