T'es mauvais, t'es mauvais ( ou ma vie parfois déprimante )

En ce samedi matin, le pression montait petit à petit. Impossible de m'en empêcher, chaque fois que j'imagine monter dans quelque engin motorisé à vocation sportive, je me mets la pression. Ce samedi était un peu particulier, c'était en effet ce jour là qu'avaient désignés mes amis comme celui de "l'enterrement de ma vie de garçon". Rituel désuet, mais auquel je me prêtais de bonne grâce, puisque cette journée devait commencer par une session de karting !
Nous nous sommes donc retrouvés au circuit ( mini circuit car très court ) de Crolles dans l'Isère. Autrefois austère, l'accueil s'est beaucoup amélioré, et c'est donc dans la convivialité que tout le monde a pris place dans les petits engins lourds et lents que sont les karts 270 de location. J'étais encore à ce moment là confiant. Comment ne pas l'être, toutes les dernières confrontations de ce genre m'avaient permis de m'assurer que j'étais à priori le plus rapide sur ce genre d'exercice. Deux années de compétitions, pas mal de roulage en loisir ( rotax max ), pluseurs stages de pilotages en monoplaces me donnaient l'illusion d'être un peu plus "prêt" que les autres.
Au terme des dix premières minutes, tous descendus de nos montures, nous nous sommes précipités sur la feuille de temps... et là je n'ai pu que constater ma quatrième place... derrière certes un ami pilote à qui je reconnais parfaitement le talent pour me devancer, mais aussi derrière deux autres amateurs complets ! le plus rapide connaissant très bien la piste ( il a participé récemment à une course d'entreprise sur le tracé ) mais même !
La seconde session, je l'ai passée le nez sur le chrono ( le meilleur moyen de se trainer ) et malgré une amélioration me mettant au niveau du meilleurs temps de la première session, je me retrouvais une seconde fois quatrième...
Bien sûr, on ne peut pas gagner à tous les coups. Mais quand on est "pilote" ( je parle de l'état d'esprit et non du talent, de toute évidence ) la pilule est toujours dure à avaler. Cela m'a pris 2h pour penser à autre chose, probablement plusieurs semaines pour m'en remettre et je me demande bien si ce samedi là, en plus d'avoir enterré ma vie de garçon, mes amis n'ont pas aussi enterrés ma vie de pilote.