Le vrai rendez-vous avec la voiture électrique se situe donc en 2013 chez BMW. Le « projet i », ou « Méga City », désigne un véhicule adapté aux mégalopoles. Depuis 2007, une majorité de terriens habitent dans les villes et la tendance va s’accélérer d’ici 2030. Chez BMW, le terme « Méga City » désigne des villes de plus de 6 millions d’habitants. C’est pour cela aussi d’ailleurs que Paris a été choisie pour les tests de la Mini E et de l’Active E, car on y parcourt en trois plus de temps qu’à Berlin la même distance. BMW souhaite donc répondre aux attentes des urbains avec un véhicule électrique dont le cahier des charges est le suivant :
une taille compacte (entre la Mini et la Série 1)
4 places
1 coffre
Un design qui suscite l’émotion
Un positionnement « next premium » et compatible avec le développement durable
Et bien sûr de la sportivité pour que le véhicule procure du plaisir de conduire
Le « reveal » des premiers sketchs du projet Méga City (esquisses qui laissent deviner les proportions et quelques éléments de style) permet de se faire une idée. La voiture sera apparemment très racée. On peut faire confiance à BMW, qui a dessiné le très beau concept Vision Efficient Dynamics (et dont la ligne quasi définitive pour le modèle de série sera présentée a priori au Mondial) pour ne pas faire un véhicule banal et ennuyeux.
Voir le diaporama "révélation des lignes de la Méga City :
En tout cas, il sera très innovant. Contrairement aux projets actuels, qui consistent à électrifier des carrosseries existantes (Kangoo, Fluence, Golf et même la Leaf qui a l’architecture d’une voiture traditionnelle), BMW est parti d’une feuille blanche. Le constructeur a conçu son modèle autour de la chaîne de traction électrique qui, au passage, positionnera le moteur électrique à l’arrière (pour faire de la voiture une propulsion).
C’est ainsi qu’il a développé le concept Life Drive. Il repose d’une part sur un châssis en alu avec un plancher plat et modulaire et d’autre part sur une cellule de survie en CFRP (le plastique renforcé par de la fibre de carbone). Ce choix permet à BMW de garantir une sécurité de très niveau avec un matériau très rigide, tout en offrant de l’espace à 4 passagers. Il autorise également la marque à décliner le Méga City en plusieurs carrosseries et à intégrer d’autres technologies (prolongateur d’autonomie, pile à combustible). L’approche est vraiment globale car BMW a pris en compte l’allègement, la performance (moteur électrique synchrone hybride avec un rendement de 90 %) et la sécurité. Une gestion électronique permet de déconnecter les composants électriques en cas d’accident pour éviter les problèmes dûs à la haute tension.
Voir le diaporama LifeDrive :
Ce que je retire de ce séminaire sur l’électro mobilité ? D’abord, j’ai été bluffé par le virage pris par BMW en matière de développement durable. Ce n’est pas un plan marketing, mais une vraie stratégie d’entreprise. Ensuite, le luxe de détails techniques fourni par les ingénieurs tranche avec le flou qui caractérise les futurs produits de Renault. On sent que d’un côté du Rhin, des équipes travaillent en pluridisciplinarité et qu’elles maîtrisent leur sujet. BMW se présente comme un pionnier de l’électro mobilité. Et ce n’est pas un titre ronflant pour la galerie.
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