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dimanche 1 janvier 2012

Orange App Shop



Sur le modèle de l'iPhone avec l'App Store, de Blackberry ou encore de Nokia, Orange s'apprête à lancer sa boutique d'applications. En fait, l'Orange App Shop existe déjà et a été lancé en France et en Angleterre il y a quelques semaines. Mais, ce n'est que courant janvier qu'on pourra y accéder depuis un mobile vendu dans le réseau Orange (Nokia 6700, Sony Ericsson W995 et Yari pour commencer). A partir d'une icône sur le téléphone, on pourra télécharger des sonneries, des jeux, des logiciels comme par exemple la navigation GPS ou des utilitaires liés au voyage. On peut aussi accéder aux applications mobiles depuis le portail Orange World et les télécharger si on utilise un Nokia N95 ou un Sony Ericsson W910.
Plus d'info en suivant ce lien : http://www.orangepartner.com/site/frfr/mobile/application_shop/france_application_shop/p_france_application_shop.jsp#clientdemo

10 prédictions pour le véhicule électrique en 2010



2010 sera-t-elle vraiment l'année de la voiture électrique ? Pour le savoir, je vous invite à consulter l'étude réalisée par l'Institut américain Pike Research (http://www.pikeresearch.com/research/electric-vehicles-10-predictions-for-2010), qui est spécialisé dans l'énergie propre et qui a publié ce rapport en partenariat avec le site hybridcars.com. Profitez-en, car l'étude est en téléchargement gratuit.



L'étude prévoit en préambule que des millions de véhicules électriques ou hybrides rechargeables vont arriver sur le marché dans les 10 ans à venir. Toutefois, l'ensemble des véhicules électrifiés ne devrait représenter que 2,5 % du marché en 2015, date à laquelle on devrait avoir un peu plus de 5 millions de prises disponibles dans le monde.
Mais, surtout, voici 10 infos qui risquent de surprendre.

1) Rouler à l'électrique ne revient pas forcément moins cher.
Selon les calculs, rouler à l'électrique revient à 3 cents de $ par mile (contre 12 pour l'essence). Mais, cela n'est rentable que si les clients gardent au moins 7 ans leur véhicule, de façon à amortir le prix des batteries (plus de 500 $ le kWh).
2) 2012 sera vraiment l'année de référence.
C'est à cette date qu'arriveront les modèles les plus intéressants. D'autre part, les fabricants auront eu le temps d'investir dans la production de batteries et de faire baisser les coûts. Les bonus (7500 $ aux US, 5000 € en France) peuvent aussi décider les clients qui veulent migrer vers l'électrique.
3) L'hybride classique va continuer à progresser.
Pike Research voit un marché mondial à 1 million d'unités par an à partir de 2014. Les micro hybrides (systèmes Stop & Start) et les hybrides plus élaborés vont continuer à tirer les volumes.
4) Les hybrides rechargeables de 2020 ne seront pas ceux de 2010.
Les constructeurs font en sorte de proposer une trentaine de miles d'autonomie (près de 50 km) sur les hybrides "plug in". Mais, cela se traduit par un surcoût lié à la batterie lithium-ion. Or, il n'est pas certain que les clients aient envie de payer plus cher. Une autonomie maxi de 10 à 20 miles suffirait en mode hybride et rendrait le véhicule plus compétitif.

5) Les batteries des premiers véhicules électrique n'auront que peu de valeur à la revente.
Le coût des batteries lithium-ion devrait être réduit de 50 % en 2015, en passant de 940 $ le kWh aujourd'hui à 470 $. La durée de vie estimée est de 7 à 10 ans.
6) L'Asie sera le principal acteur et le marché dominant.
La Chine et le Japon soutiennent la demande et accompagnent la transition de leur industrie automobile. Pike prévoit 1 million de véhicules électrifiés (dont les hybrides) par an en Asie en 2015, dont 500 000 véhicules électriques en Chine. La Chine, la Corée du Sud et le Japon dominent le marché des batteries lithium-ion.

7) L'échange de batteries ne pèsera pas lourd.
Pierre angulaire de la stratégie de Better Place, le concept de station où on vient remplacer sa batterie en 3 mn chrono n'inspire guère de crédit. Chaque station coûte 500 000 $ et une standardisation des batteries (pour faciliter le démontage et le remontage) n'apparaît guère plus plausible dans la mesure où chaque constructeur ou presque a son propre système.
8) Les bornes de recharge ne rapporteront pas beaucoup d'argent.
Une majorité de clients feront le "plein" chez eux ou sur leur lieu de travail. Les bornes qui seront installées sur la voirie ou dans les parkings devront avoir un programme de traçabilité pour la facturation. Or, il est probable que certaines enseignes (supermarchés) seront tentées d'offrir l'électricité gratuite pour inciter les automobilistes à venir chez eux. Quant à la borne de recharge rapide, elle coûte 50 000 $ et accélère le vieillissement de la batterie.
9) Le réseau électrique pourra supporter la charge, mais à certaines conditions.
Même avec un million de véhicules connectés par jour, un réseau comme celui des USA pourrait tenir le choc. Cela ne fait que 1 % d'énergie en plus à acheminer. Toutefois, il faut inciter les automobilistes à faire le plein en dehors des heures de pointe. Les producteurs d'énergie pourraient proposer des tarifs préférentiels.
10) Le "Vehicle to Grid" n'aura qu'un faible impact en 2015 et au-delà.
Ce concept fait du véhicule électrique une source de stockage d'énergie, capable d'absorber le surplus de courant fourni par les éoliennes et d'alimenter à son tour le réseau électrique aux heures de pointe. Mais, l'impact sur la batterie n'est pas connu et cela ne rapporterait rien aux constructeurs.
En résumé, l'avenir du véhicule électrique n'est pas encore pleinement tracé.

Navigon propose des mises à jour pour les séries 40 et 70

Les mises à jour concernent tous les appareils des séries 40 et 70, incluant les modèles Easy, Plus et Premium, avec les cartes les plus récentes pour 44 pays en Europe, ainsi que le logiciel de navigation intuitif, Navigon Flow.
L’utilisation de l’appareil s'en retrouve simplifiée et l’affichage devient plus clair, avec par exemple, une nouvelle barre d’outils dans le menu de navigation affichant des icônes faciles à interpréter. Les modèles Easy obtiennent la fonction « Text-to-Speech », avec l’annonce vocale du nom des routes, des sorties et des distances ainsi que les fonctions « Annonce TMC », « One-Click-Menu » et «TMC Premium ». Cette dernière fonctionnalité est par ailleurs disponible pour les utilisateurs souhaitant mettre à jour leurs appareils Navigon 40 Plus et 70 Plus. Enfin, la mise à jour du 40 Premium permet d’obtenir les fonctions d’affichage en 3D, « Panorama View 3D» et « Landmark View 3D».
 Les mises à jour sont téléchargeables au prix de 69.95€.

Une bonne vieille Saab 99 pour ouvrir cette année!

Good morning! Nous sommes le 2 janvier 2012, J-12 du rassemblement mondial "We are many, we are Saab".

On commence cette nouvelle année dans la joie et la bonne humeur par une petite rétrospective. Ce week-end, je suis allé tester une belle 9-3 XWD bien puissante là... Je vous en dirais plus si je conclue ;)


Ce procédé de 4 roues motrices variable avec répartition de la motricité électronique est typiquement issu de l'ère GM-Saab Powertrain, c'est-à-dire d'un joint venture avec Haldex. Je me suis demandé s'il y avait une antériorité chez Saab. Et bien non je ne crois pas, si?

C'était sans compter sur des non moins ingénieux et passionnés de belle mécanique qui ne sont jamais en reste de créativité. Et je suis tombé sur ce lien d'un forum suédois : une 99 XWD, vous y aviez pensé?

Si vous avez pas encore souri depuis ce début d'année, regardez ça :


700 chevaux en 4 roues motrices ! Le bon qu'elle fait la titine à 1'40 :) :) z'ont qu'à aller se rhabiller les incrédules!

Et c'est juste ce que j'espère du fond du coeur pour Saab en ce début d'année 2012 : qu'on mette une bonne tarte à ceux qui prétendent être journalistes sans jamais tester un véhicule décemment sans comprendre le moins du monde pourquoi les Saab représentent tellement pour les automobilistes que nous sommes et qui passent leur temps à vous expliquer pourquoi il est si "logique" que Saab n'ait pas d'avenir.

N'oubliez pas : la Saab 99 Turbo de 700 chevaux XWD... Ce ne sont pas les actifs que Saab a à mettre en valeur! - encore que ce modèle fasse partie de l'histoire de la marque -, je vous en parle car c'est juste un clin d'oeil qui fait la démonstration que tout est techniquement possible. Il suffit de le vouloir.

TRW planche sur le volant pliable


On le verra peut être à partir de 2016 : l'équipementier américain a dévoilé il y a quelques mois un prototype de volant pliable. Son intérêt ? Il se rétracte facilement dans le tableau de bord, ce qui permet au conducteur d'entrer et de sortir plus facilement du véhicule. Ce n'est pas un volant au sens classique du terme. Le "cerceau" est remplacé par deux manettes du type aviation qui se rétractent.
Ce genre d'innovation pourrait s'avérer très utile sur les petits véhicules, que ce soit pour les personnes âgées ou même les plus jeunes habitant dans les grandes villes. Les avantages se situent au niveau du style pour les designers (qui peuvent redéfinir la planche de bord et concevoir des habitacles encore plus petits), mais aussi au niveau du confort. Le volant pliable pourrait mémoriser les positions favorites.

Eco-conduite 1/5

Comme je vous l’avais promis durant le plus fort de la grève, je vous écris désormais les bases de l’éco conduite.

Eco conduite, en quoi ça consiste?

C’est l’art à véhicule, conditions et trajet identique de consommer moins de carburant, et de moins user son véhicule. En plus, bien pratiqué, cela augmente votre sécurité, celle de votre véhicule, de vos passagers et des autres usagers de la route autour de vous…

Je vais diviser ces articles en 4 parties:

L’utilisation du moteur et de la boite de vitesse.

La gestion de la vitesse du véhicule.

L’entretien du véhicule.

Les mauvaises habitudes à proscrire.


En illustration, une Williams en cours de démontage à Monaco en 1998...

A la semaine prochaine!

Évidement, tout le contenu de se message est à appliquer avec la plus grande prudence, en gardant toujours en première priorité les règles de sécurité... Je ne saurait être tenu pour responsable si appliquant l'un de mes conseils il vous arrivait des bricoles...

2011 : Une fausse pub pour vous souhaiter une vraie bonne année

Bonjour à tous!

Après un bon temps de repos cette semaine passée, en ce 1er de l'an 2011, je vous adresse mes meilleurs voeux de bonheur, de bonne santé et de réussite pour ce nouveau cru - saabiste bien entendu.



 
J'espère que vous avez pu vous aussi un peu festoyer et trouver quelques heures, jours, voire une semaine pour les plus chanceux, de répit mérité. Nabu a dû sans doute aussi prendre quelques jours off. Aussi mes voeux lui vont tout d'abord en premier puisqu'il a eu la flamme bien inspirée de créer et de nourrir abondamment son blog. Saab actu fêtera d'ici quelques mois sa première bougie... Donner des informations aussi fraîches que variées plusieurs fois dans la semaine requiert une énergie et une concentration certaines. Autant dire que si la conviction saabiste n'y avait pas été, Saab actu n'en serait pas à ses 58000 visites depuis sa création.
A Saab actu, à Nabu et à vous tous fidèles lecteurs, je vous souhaite donc de bien commencer la nouvelle année.
A tout bientôt,
Rémi (rédacteur SA).


Les voeux de Saab France


Rétro éssai l'Audi 80 B4 1.9 TDI

Un profil équilibré

L'Audi 80 version B4 est apparue en 1992 . La B4 était une grosse amélioration de la B3 qui avait pratiquement le meme design et quasiment le meme intérieur .Elle se voulait plus luxueuse car elle devait remplacée en meme temps la 90.


La B4 avait le mérite de consommer peu pour l'époque ,Audi avait d'ailleurs envoyé une B4 faire le tour du monde ,elle consommait 3 Litres au cent et moyennait 80 km/h et avait fait 40.000 KM.
Le TDi 9O de la B4 était un 4cylindres en ligne , la disposition était longitudinal à l'avant ,il était à injection directe et était équipé d'un turbo et un intercooler . Il y avait 2 cylindres par soupapes .


Il y avait la possibilité d'aposer un aileron à l'arrière

La cylindrée faisait 1896 cc , et d'une compréssions de 19,5 le TDi dévelloppait 90 ch à 4000 tours par minutes . Le couple de 18.5 mkg à 2300 tr/min . Il y avait 5 rapports et 5cv .
Les jantes était du 15 pouces . L'ABS était en option .


L'intérieur était plutot bien fini pour l'époque

La longueur était de 4.49 m , 1.70 en largeur , et la hauteur de 1.41 m . Le coffre avait une contenance de 431 litres . Et le poids de 127O kg . Le 0 à 100 était établit en 14 sec


Moteur rageur et souple
Voici les conso

Route : 6.0


Autoroute : 6.8

Ville : 7.5

Conduite sportive : -

Moyenne : 5.6

Réservoir : 66 litres

Autonomie autoroute : 971 km

La 80 B4 était capablent  d'aligner plus 300.000 KM . Elle fut arrétté en 1995 pour céder sa place à l'A4 B5.

Saab Provence (Tadek) vous souhaite une bonne année

Une nouvelle année commence et nous vous souhaitons le meilleur, santé, bonheur, amour et surtout des rêves réalisés.
Nos espoirs pour notre marque ne sont peut-être pas vains, (voir l'actu sur les investisseurs en lice...) il semble que nous ne soyons plus les derniers gaulois dans leurs villages.

Notre potion magique - L'esprit Saab (et le glogg)  - nous rend fort et la communauté grandit de jour en jour. Après Victor et ses projets magnifiques pour nous espérons qu'un acheteur financier avec, comme le dit TimR de Saabsunited, "les poches pleines" continuera le combat et ne se laissera pas décourager par les embûches.

Au plaisir de vous recevoir et de lever avec vous le verre de l'amitié le 15 janvier prochain

We are Many, We are Saab !
Saab Provence

Porsche Cayenne Turbo S 2009 à Vercorin




Renault 11 Turbo - 1987



Au début des années 80, la Renault 14 n'avait pas rencontré son public... qu'importe ! La régie n'aime pas rester sur un échec et voit double pour sa remplaçante, disponible avec ou sans hayon, et surtout avec une motorisation plus musclée. Objectif : la Golf GTi. A partir de 1983, le duo Renault 9, Renault 11 Turbo s'adresse aux jeunes pères de famille sportifs... Depuis l'échec de la Renault 14, les décideurs de Billancourt sont quelque peu hésitants, essentiellement sur la direction stylistique que doit prendre le projet L42 qui aboutira à la gamme Renault 11 et Renault 9. On ne sait si la Renault 14 doit plus son échec à un design innovant à l'époque ou surtout selon nous à une communication ratée. Robert Opron, transfuge de chez Citroën en 1977 a toutefois les coudées un peu plus franches par une organisation interne remaniée. Ainsi, il peut mettre en concurrence ses propres designers avec des designers indépendants. Il ne faut pas perdre de vue que dans les recherches de style, un des axes stratégiques majeurs était de prendre le leadership des ventes en Europe occidentale et de disputer cette place à la Volkswagen Golf.

Une base, deux carrosseries
Finalement, après un intense travail, le résultat sera très convenu avec pour originalité deux carrosseries différentes : un coach/berline compacte baptisée Renault 11 (3 et 5 portes) et une berline compacte très classique avec 4 portes, la Renault 9. La Renault 11, si elle partage de nombreux emboutis avec la Renault 9 et la même plate-forme, possède quelques signes distinctifs : un hayon de type "bulle" alors très en vogue chez Renault (R25 et Fuego), une face avant avec quatre phares ronds et une poupe différenciée. Autant la R9 est tristement classique, autant la R11 possède une personnalité plus marquée, ce qui se fera sentir dans le Mix des ventes, la R11 s'étant appropriée la plus grosse part du gâteau.
Après un lancement de la gamme Renault 11 en 1983, les amateurs de sensations fortes devront attendre le 15 mars 1984 pour découvrir dans les show rooms des concessions Renault la nouvelle 11 Turbo. En bonne GTI des années 80, la R11 Turbo s'est parée de la panoplie des sportives sans verser toutefois dans le mauvais goût. Basée sur la version TXE, le haut de gamme "bourgeois" des "R11", la Turbo hérite d'un bouclier avant avec un aileron dans sa partie inférieure, tandis que la face avant reçoit deux optiques anti-brouillard complétant les quatre optiques carrées insérés dans la calandre noire.
Les flancs sont soulignés par des liserés en dégradé de bas vers le haut surmonté de l'inscription "Turbo" sur la partie avant de la porte. Enfin des jantes alu de 14 pouces à la jante en carré avec quatre branches sont de série. Et c'est tout !

Un intérieur bien équipé mais d’une piètre qualité
L'habitacle part donc de la version TXE avec un combiné d'instruments plus complet (avec le manomètre du turbocompresseur, un accessoire dont se dispense aujourd'hui une Mégane RS pourtant suralimentée elle aussi !). Le volant est propre aux versions Turbo avec un moyeu bombé et frappé de l'inscription "Turbo". Les sièges sont dits à "pétale" une mode qui a sévit chez Renault dans les années 80. Leur dessin pouvait laisser espérer un maintien latéral efficace, mais à l'usage, c'était moins évident. L'équipement de série comportait les vitres électriques et la fermeture centralisée complété de l'indispensable "plip" Renault de l'époque ! Un coup de pouce sur le bouton de la boite en plastique noir et la voiture s'ouvrait alors. La classe totale... à condition de viser juste vers le récepteur dans l'habitacle. La banquette arrière était rabattable 2/3-1/3 permettant ainsi avec le hayon à d'indéniables aspects pratiques. Reste que si la R11 était bien équipée et confortable, la qualité des matériaux utilisé était quant à elle, bien inférieure à celle des concurrentes. C’était d’ailleurs le cas de toutes les françaises des années ‘80.

Un moteur bien connu
Sous le capot avant, on retrouve une vieille connaissance puisqu'il s'agit en fait du moteur de la Renault 5 Alpine Turbo. Baptisé C1J-L760, le bloc moteur est de la famille "Cléon" et est en fonte. Il conserve comme sur la R5 les chemises humides ainsi que des pièces de bas moteur comme le vilebrequin et les bielles. On retrouve la cylindrée et les cotes à l'identique que la R5 Alpine et Alpine Turbo (77 x 76 mm). Côté changements, on note de nouveaux pistons (avec leurs segments), de même qu'une nouvelle culasse avec des chambres de combustion non plus hémisphériques mais en forme de toit. Renault reste fidèle à l'arbre à cames latéral et ses culbuteurs, ce qui marque un choix très désuet face à la déferlante des arbres à cames en tête sur les GTI de l'époque.
Les soupapes d'échappement innovent par une nouvelle forme (queue chromée et tulipe en Resistel). Toutes ces modifications dans la partie haute du moteur expliquent l'abaissement du taux de compression qui passe de 8,6 à 8,0. Pour l'alimentation, Renault reste fidèle au carburateur Solex simple corps "soufflé" allié à un turbocompresseur Garret T2. Plus petit et plus léger que le T3 monté sur la Renault 5 Alpine Turbo, il permet de diminuer l'inertie et donc d'offrir plus de souplesse à bas régime. Il est complété d'un échangeur air/air. Avec une telle mécanique, Renault offre 105 ch à 5500 tr/mn et 16,5 mkg de couple à 2500 tr/mn. Le conducteur pouvait ainsi compter sur des performances de choix pour 1984 avec un 0 à 100 km/h en 9 secondes, 16 secondes pour le 400 m et 30 secondes pour le kilomètre départ arrêté. Des scores meilleurs que sa rivale directe
et française, la Peugeot 205 GTI 1600. La boîte de vitesses est toujours à 5 rapports, et est dérivée de celles des autres Renault 11 (JB à 5 rapports) mais renforcée pour supporter le couple. Le fait que le moteur soit implanté transversalement et non plus longitudinalement comme sur la R5 Alpine Turbo, ne change rien à la boîte.

Un châssis sérieux
En bonne traction puissante, la Renault 11 Turbo a profité d'une suspension avant revue et renforcée. Si les ressorts/amortisseurs sont renforcés, la barre antiroulis reste de même section que sur les autres modèles de la gamme R11. La fixation modifiée de la crémaillère ainsi que les jantes plus larges ont nécessité une géométrie spécifique. L'essieu arrière utilise des bras tirés avec longues jambes élastiques et ressorts à barres de torsion. Les bras ont été renforcés (de 18,5 à 19,5 mm) et le carrossage est un peu plus négatif. La barre antiroulis est plus épaisse avec un diamètre de 23,5 mm. Pour le contact avec le sol, les jantes alu de 14 pouces sont chaussées de pneus Michelin MXV 175/65 R 14. Le freinage fait appel à des disques ventilés avant et des tambours arrière.

La R11 en compétition
La Renault 11 Turbo connu un engagement soutenu en compétition et devient même le cheval de bataille de la Régie en championnat de France, puisque la R5 Turbo du se retirer avec l'arrêt des groupe B. Tout d'abord en groupe N puis en groupe A, les R11 Turbo accumuleront les places d'honneur avec des pilotes de talents comme Jean Ragnotti, Alain Oreille, François Chatriot et leurs co-pilotes respectifs. Dès 1984, Renault remporte ainsi le championnat de France des rallyes en groupe N avec sa Renault 11 Turbo. En 1985, Renault pense au pères de famille avec une variante 5 portes qui vient compléter l'offre avec la R9 Turbo. La même année, afin de célébrer les succès de la R11 Turbo en rallye, une série spéciale Zender est étudiée et vendue par Renault. Elle ne diffère que pas sa présentation extérieure spécifique et
sa définition figée. La même année, la R11 Turbo groupe A deux roues motrices est développée par Renault Sport. Les acheteurs disposent avec elle d'une voiture compétitive (son moteur est poussé à 150 ch) à un prix abordable.

La Renault 11 phase II
Pour le millésime 1987, Renault remanie légèrement sa gamme Renault 11 et 9. Si la R11 se maintenait encore avec une baisse des ventes de près de 20%, la R9 chutait beaucoup plus lourdement avec plus de 40% de baisse ! Un léger facelift a donc été opéré sur la carrosserie touchant essentiellement la face avant avec des nouveaux boucliers, de nouveaux blocs optiques et une nouvelle calandre. la face arrière recevait également des blocs optiques (discrètement) revus. Le rendement aérodynamique quant à lui, restait modeste avec un Cx de 0,37 (0,38 pour la Renault 9). Les versions Turbo recevaient des optiques avant plus larges et des bas de caisse dans le plus pur style tuning de l'époque. Un liseré rouge entourait la caisse. L'habitacle demeurait lui inchangé par rapport aux phase 1. Comme sur les premières générations, les 11 et 9 conservaient leurs planches de bord différenciées. Si le châssis évoluait peu hormis les jantes alu (toujours du 14 pouces) au dessin nouveau, la mécanique était nouvelle ou presque. En fait, les ingénieurs de Renault ont repris le moteur de la Supercinq GT Turbo, expliquant ainsi le gain de 10 ch par rapport aux Renault 11 Turbo première génération. La seule différence notable avec la mécanique des Supercinq GT Turbo est l'emploi d'un dispositif de détection de cliquetis cylindre par cylindre.
Côté châssis, la seule grosse évolution concerne la pose de disques de frein arrière. Ainsi gréé, les nouvelles R11 Turbo progressent sensiblement en performances avec 192 km/h en vitesse de pointe (contre 186 précédemment), un 1000 mètres en 29,8 secondes et un 400 mètres en 16,1 secondes. Des performances qui étaient excellentes pour l'époque et plaçaient alors les Renault 11 Turbo dans le peloton de tête de leur catégorie. Mais leur aspect désuet par rapport à la concurrence les a souvent éclipsé du choix des clients dans cette période où les GTI étaient "mode"...

Au cours de la saison 1987, l'équipage Jean Ragnotti-Philippe Thimonier termine 2e au Portugal, 3e au San-Remo, 4e en Corse et 5e à l'Acropole. La Renault 11 Turbo groupe A est aussi championne des Rallyes en Suisse avec Eric Ferreux et remporte de très nombreux rallyes nationaux. En 1989, la R11 turbo connaît son dernier millésime et sa production cesse, même si elle reste dans des définitions plus bas de gamme produite dans des pays pour des marchés émergeants.

Acheter une R11 Turbo
Moins côtée que la Super 5 GT Turbo, la Renault 9/11 Turbo offre les mêmes performances ou presque pour un prix dérisoire. En effet, pour 1.500 euros, elle s'offre à vous dans des états parfois très fatigués. N'hésitez pas à y mettre plus (le double !) si vous tombez sur une voiture bien conservée, pas trop kilométrée, avec historique et factures à l'appui. Car, si ces modèles ne sont pas encore reconnus dans le monde de la collection, cela ne saurait tarder ! N’écoutez pas les vieux cons qui ne jurent que par les autos de plus de trente ou quarante ans ! La R11 comme beaucoup d’autos des années 80 deviendra une auto recherchée. La raison tient au fait que la production de la R11 ne s'est arrêtée que récemment, en 1989. Une durée trop courte, compte tenu du nombre d'exemplaires fabriqués, pour intéresser les collectionneurs et s'attirer leurs faveurs. Mais si telle est votre ambition, dans ce cas, mieux vaut s'y prendre à l'avance car il y a fort à parier que leur cote future se situera bien au-dessus des cours actuels.
Par ailleurs, c'est aussi une voiture très plaisante à conduire au quotidien. Vous aimerez son moteur souple et énergique, son comportement sain et efficace, son entretien facile et peu coûteux, le charme kitsch de l'ordinateur de bord, les sièges avant confortables et réglables en assiette ainsi qu'un bon niveau de confort général. Vous aimerez peut-être moins la consommation très variable du moteur turbo, la fragilité de cet organe et du joint de culasse, mais surtout, la piètre qualité de fabrication de l'habitacle, à des années lumière de la Golf. Mais qu'importe ! Si elle n'a pas la popularité de la 205 GTI, la Renault 9/11 Turbo demeure une voiture emblématique parmi les petites sportives des années 80. Nostalgie, quand tu nous tiens...

Conclusion
Les Renault 9 et 11 Turbo ne sont pas encore considérées comme de véritables voitures de collection. Mais ce n’est qu’une question de temps ! Alors, armez-vous de patience pour dénicher un bel exemplaire et vous pourrez alors profiter à moindre prix d'une voiture capable d'offrir des sensations authentiques, d'une époque où tout allait si bien...

Innocenti 1300 Cooper - 1974



Née en 1959, l’Austin Mini était l’œuvre du génial Alec Issigonis. Cette petite citadine ô combien intelligente était nantie d’un rapport habitabilité/encombrement surprenant et de qualités routières non moins étonnantes, lui permettant de tenir tête, malgré sa mécanique modeste, à des autos nettement plus puissantes. Conscient des capacités de cette puce, des pilotes amateurs engagèrent rapidement l’auto dans des épreuves sportives, faisant mieux que de la figuration. Mais c’est en 1961 que les choses sérieuses vont réellement commencer avec l’apparition, grâce aux accords passés avec John Cooper, des versions Austin ou Morris Mini Cooper. Equipée d’un 1000 cm3 de 55 chevaux, la Cooper évoluera rapidement jusqu’à 1275 cm3 et près de 80 ch...
Au milieu des années soixante, ces petites bombes se forgeront un palmarès impressionnant (voir plus bas) et posséderont de nombreux amateurs. Au même titre que la Coccinelle ou la 2 CV, la Mini fait partie de ces voitures que l’on a l’impression d’avoir toujours connues, et que l’on revoit avec plaisir. De fait, sa large diffusion (l’auto a été produite durant plus de quarante ans à cinq millions d’exemplaires) la rend encore assez présente sur nos routes, et surtout dans nos agglomérations.
Mais les Mini que l’on croise sont le plus souvent en triste état : dotées d’une faible valeur marchande, elles demeurent généralement des occasions à petit budget, avec un entretien en rapport...

Adulée
Depuis de nombreuses années déjà, les versions Cooper présentent un cas à part : bénéficiant d’un traitement de faveur de la part des amateurs chérissant ces attachantes bombinettes, elles n’ont connu qu’une courte traversée du désert.
Du reste, l’état de conservation de cette auto n’est pas dû au hasard. Notre Innocenti d’un jour se présente dans une robe verte – teinte spécifique Innocenti – immaculée, et son intérieur d’origine est tout aussi bien conservé.
Au même titre que les Simca 1000 Rallye 2 ou R8 Gordini, ces autos déchaînaient à l’époque des passions que le temps n’a pas émoussées. Plus près de nous, les Peugeot 205 ou 309 GTi, voire les Renault 5 GT Turbo ou 21 2 L Turbo sont déjà, malgré leur « jeune » âge – une vingtaine d’années tout de même – appréciées par des inconditionnels souvent réunis dans le cadre de clubs.

Vivifiante
La portière s’ouvre largement, dévoilant un habitacle accueillant malgré les dimensions extérieures très compactes de l’auto. Le conducteur a devant lui une planche de bord complète et résolument sportive, qui comporte un compte-tours dont les versions anglaises avaient été toujours privées. Comme sur la version originelle, les principaux instruments sont placés au centre du tableau de bord. Moquette au sol, bandeau central des sièges garni de tissu, déflecteurs, l’habitacle est correctement fini : sportive, l’Innocenti n’en accueille pas moins ses occupants avec un minimum de confort.
Déjà à température, le moteur démarre au quart de tour. Au point mort, quelques coups d’accélérateur dénotent d’emblée un caractère affirmé : malgré sa cylindrée mesurée, la mécanique semble posséder de la ressource, et l’aiguille du compte-tours ne se fait pas prier lorsqu’on taquine la pédale de droite. Coup d’œil dans le rétro, la voie est libre, c’est parti !
L’Inno bondit avec vivacité, la démultiplication courte permet de monter rapidement les rapports et le couple conséquent à mi-régime autorise de bonnes accélérations tout en restant aimable avec le compte-tours. Le long levier de vitesses aurait certes pu être plus précis (on est bien loin du « remote control » d’une Triumph TR), mais la boîte reste maniable et la synchronisation est bonne. On retrouve immédiatement la diabolique maniabilité de la Mini, son aspect de gros kart d’ailleurs renforcé par la position très verticale de la colonne de direction. Une direction à crémaillère qui permet de placer l’ensemble au millimètre, même si sa grande sensibilité au point zéro demande accoutumance.
Malgré la compacité de l’auto, l’empattement maximal – les roues sont rejetées aux quatre coins – permet au châssis de conserver une stabilité de bon aloi. Bien campée sur ses trains roulants, l’Innocenti file bon train sur cette route sinueuse, négociant les courbes avec une désarmante facilité.

Piège à permis
Après quelques kilomètres à ce rythme, le propriétaire assis à mes côtés m’engage à augmenter la cadence. J’écrase cette fois-ci l’accélérateur sans ménagements. Dans un grondement rageur, la mécanique ne se fait pas prier et les accélérations deviennent rageuses. Toutefois, passé le cap des 5000 tours, le moteur s’assoit un peu : la rondeur aux régimes usuels a manifestement été privilégiée par rapport au rendement maximal. Il est vrai que nous sommes en présence d’un bloc longue course, une architecture qui ne favorise pas vraiment les hauts régimes... Cependant, pour les pilotes vraiment pressés, il existait – et il existe encore – une multitude de pièces spécifiques donnant davantage de nerf... pas toujours, pour les évolutions les plus ultimes, au bénéfice de la fiabilité. Mais telle qu’elle se présente, l’Innocenti Cooper permet d’évoluer sur ces routes sinueuses à des allures susceptibles de déplumer votre permis en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.
L’autre sujet d’étonnement provient du freinage : alors que c’est ce point qui date le plus les autos des années 70, le système ne souffre ici d’aucune critique : dotée de plaquettes plus tendres il est vrai, l’auto se tasse sur son train avant et ses capacités de décélération sont proportionnelles à celles de ses accélérations... Même un freinage appuyé en courbe ne désunit pas ce bel ensemble, et on comprend qu’à l’époque des pilotes confirmés, à l’image de Makinen, Hopkirk ou Aaltonen, pouvaient signer des temps explosifs dans les spéciales. Pour notre part, nous reconnaissons avoir le plus souvent sous-estimé les possibilités de ce petit monstre, anticipant d’instinct des déhanchements ou autres dérives qui n’avaient pas lieu ici.

Tout d’une grande
Mais si la Cooper s’est révélée une extrapolation sportive très performante, une Mini c’est avant tout un rapport encombrement/habitabilité peu commun. Malgré la petite taille de l’engin, on dispose à son volant d’une bonne aisance, avec en particulier une largeur aux coudes appréciable. A l’arrière, l’espace est également valable, deux adultes pouvant même supporter un trajet normal sans trop de contorsions. Certes, les suspensions sèches n’offrent pas à cette Cooper un confort de grande routière, mais l’amortissement reste correct et, pour tout dire, nous nous attendions à être davantage chahutés sur cette route au revêtement inégal.
A l’image d’autres populaires de la même époque, la Mini était souvent la première voiture d’un jeune couple, et se devait d’offrir un rapport prix/service maximal. Les premiers dépliants publicitaires présentaient d’ailleurs les Austin Seven ou Morris Mini Minor comme des petites familiales avec généralement, à son bord, un couple et des enfants manifestement ravis d’avoir accédé à l’automobile...
Lorsqu’on observe les formes harmonieuses et parfaitement logiques de cette carrosserie, on peut toutefois regretter qu’Alec Issigonis n’ait pas été plus loin dans l’aspect pratique de sa petite auto en l’équipant d’un hayon, alors que son coup de crayon initial s’y prêtait parfaitement. Il est vrai qu’un tel accessoire n’était pas courant à la fin des années cinquante, mais, conjugué à une banquette rabattable, il aurait pallié à la petitesse du coffre à bagages. De toutes façons, il était objectivement difficile de faire mieux dans trois mètres de long...

VW Golf 16S Oettinger - 1984



Au début des années 80, la mode GTi bat son plein dans l’hexagone et bien que leader et plébiscitée en France, la Golf GTi est attaquée de toute part. La presse et les amateurs en voulaient plus mais Wolfsburg fait la sourde oreille. Contre toute attente, c’est VAG France qui va étonner avec une série limitée spécifique au marché français réalisée par le sorcier allemand Oettinger. Pour leur « super Golf GTi », c’est une culasse spécifique à 16 soupapes qui est au programme sans compter sur la présentation spécifique. Voilà l’arme absolue de VAG France pour reprendre de l’avance sur la concurrence. Pas de doute, c’était pourtant facile de ne pas se tromper…Best seller dans sa catégorie, la Volkswagen Golf GTi 1600 et ses 110 ch a étale son homogénéité sans faille qui fait référence, mais la concurrence fait rage. Les nouvelles venues tentent toutes de détrôner la référence mais sans trop de succès. Pourtant, VAG France qui contribue pour une grosse part des ventes de la production des Golf GTi, souhaite mettre tout le monde d’accord en prenant une longueur d’avance. En confiant la GTi aux bons soins du « docteur » Oettinger, VAG France va mettre sur le marché français uniquement une Golf GTi 16 Soupapes Oettinger qui fera date. Limitée à 1 250 exemplaires, vendue très chère à l’époque, elle se permettra le luxe de doubler l’usine dans l’élaboration d’une culasse à 16 soupapes pour sa compacte sportive…

Ligne
On ne présente plus la plastique de la Golf GTi dont le dessin initial est l’œuvre du trait de Giugiaro. Un Giugiaro particulièrement inspiré qui saura mettre en avant un concept relativement simple, mais compact et dynamique et qu’il reprendra dans les mêmes thèmes avec la Lancia Delta. Mais dans le cas de notre Oettinger, alors que le tuning est florissant en Allemagne et que la France se laisse tout doucement prendre au jeu de l’embellissement ou enlaidissement des carrosseries (c’est selon vos goûts !), elle a revêtue sa panoplie de sportive accomplie des eighties avec un kit complet BBS ! Spoiler avant, élargisseurs d’ailes, bas de caisse façon marchepieds sans compter les jantes ATS en 14 pouces qui feront tant d’émules parmi les propriétaires de Golf 1 et même 2 ! Deux teintes étaient disponibles : le blanc ou un gris anthracite. Un liseré parcourait les flancs de la caisse avec l’inscription « 16 soupapes » tandis que des logos « GTi 16S » étaient fièrement apposés sur la calandre et sur le hayon. C’était pour ceux qui la confondraient avec une GTi normale à la sauce tuning. Bien que 1600 cm3, la Oettinger dispose déjà des gros blocs optiques arrière, et adopte une calandre double optiques rondes. Des accessoires montés de série, qui, en plus de la mécanique et le châssis, qui se paient au prix fort avec 75 000 francs à l’époque soit 47% plus cher qu’une « GTi de base » !!
L’habitacle demeure inchangé à quelques détails près, notamment le logo « GTi 16S » sur le volant. Les fonds de compteurs sont spécifiques. Pour le reste, c’est comme la série avec toujours ces très bons sièges baquets qui mêlent position de conduite optimale et maintien efficace. Même le tissu des sièges est toujours à rayure…

Un moteur
devenu légendaire
Véritable justification de cette série limitée, la 16S Oettinger s’offre une mécanique évoluée et raffinée sur laquelle il est utile de s’attarder tant les modifications sont nombreuses. En partant du bloc de la Golf GTi « standard » en 1600 cm3, le sorcier allemand qui a donné son nom à cette série spéciale, a conçu une culasse spécifique. Frappée « Oettinger », elle est réalisée en alliage léger et abrite deux arbres à cames en tête. Ces derniers offrent la particularité de tourner en sens inverse ! L’arbre à cames gérant l’ouverture des soupapes d’admission est entraîné par une courroie crantée animée par le vilebrequin. Un système repris du moteur de la GTi de série. Le deuxième arbre (échappement) à cames tourne en sens inverse animé par un pignon métallique. Oettinger a effectué un travail remarquable puisqu’il a conjugué compacité, efficacité et performances. Malgré une culasse double arbres 16 soupapes, elle est à peine plus large que celle à 8 soupapes de la GTi, tout en offrant entre 25% (admission) et 50% (échappement) d’amélioration en section de passage. Pour gagner de la place sur si peu d’espace, les soupapes sont de moins forte section (30 mm contre 38 mm à l’admission et 27 mm contre 31 mm à l’échappement) et le culot des bougies passe de 14 à 10 mm. Ces dernières sont désormais situées au centre de la chambre de combustion. Pour poursuivre ce travail d’optimisation, Oettinger a employé de nouveaux pistons en alliage léger forgés plus léger de 25%. Ils ne pèsent plus que 400 grammes. Le rapport volumétrique en est ainsi modifié en passant de 9,5 à 10,2. Histoire que tous les éléments de cette brillante mécanique soient au diapason, le bas moteur est équilibré et la lubrification est dotée d’un carter en alliage léger cloisonné contenant près de 5 litres de lubrifiant complété d’une pression d’huile plus conséquente avec 7 kg dès 2 000 tr/mn. Avec une telle mécanique, on voit clairement que le travail apporté a donné beaucoup plus d’allégresse pour les montées en régimes avec plus de 7.500 tr/mn ! Du coup, l’heureux conducteur de ce bolide peut compter sur les 136 ch à 6 500 tr/mn et les 16 mkg à 5.500 tr/mn. Des chiffres très éloquents pour l’époque puisque le rapport de 85,64 ch/l est proche de celui de sa rivale de l’époque, la Ford Escort RS Turbo qui elle n’était pas atmosphérique. Chapeau !
On pourrait craindre que comme les 16 soupapes des années 80, les bas régimes mettaient à mal la souplesse des mécaniques. Sauf qu’ici, la 16 Oettinger étale une homogénéité exceptionnelle en partant dès les bas régimes et semble monter sans jamais s’arrêter. On reste loin cependant de la souplesse à bas régime d’un 8 soupapes, mais les montées en régime donnent la sensation d’une élasticité réelle. Il faut avouer qu’il est bien aidé par une boîte idéalement étagée, au maniement précis et ferme, complété d’un embrayage renforcé et surtout d’un pont plus court (27,7 km/h au 1 000 tr/mn contre 30 km/h sur la GTi). VAG France a préféré privilégier le brio de la mécanique expliquant ainsi le 200 km/h en vitesse maxi. En revanche les performances sont réelles et en très net progrès avec moins de 30 secondes pour le kilomètre départ arrêté et un 0 à 100 km/h en 8,9 secondes !

Un châssis
à peine amélioré
La base était déjà excellente et laissait augurer un potentiel bien supérieur. La version Oettinger donnera raison aux estimations et jugements des amateurs de l’époque. L’ensemble des liaisons au sol reprend donc le schéma de la coque autoporteuse sur laquelle sont fixées les suspensions. L’ensemble McPherson est toujours de la partie à l’avant avec triangle inférieur, tandis que l’essieu arrière est déformable avec des combinés ressorts et amortisseurs. Evidemment, la Oettinger possède quelques recettes secrètes pour sublimer encore plus le comportement routier de la Golf GTi et passer de manière optimale les 136 ch sur le train avant. Une barre anti-rapprochement inférieure est de série avec en prime une monte pneumatique majorée en 185/60 HR 14 qui chaussent les jantes ATS en 6 x 14. Ainsi gréée, la Golf GTi 16S Oettinger confirme son efficacité mais met votre confort à rude épreuve tant pour le dos que les oreilles. Un confort quasi absent, mais c’est pour votre bien ! En effet, une fois au volant, le comportement routier de cette « super Golf » reste exceptionnel et surtout homogène, même si on peut reprocher le peu d’évolutions face à l’augmentation de la puissance. L’auto vire à plat, elle garde toujours sa trajectoire, et si votre optimisme vous dépassait, il suffit juste de soulager l’accélérateur pour que l’arrière se remette dans l’alignement. D’une manière générale, le train arrière suit fidèlement le placement du train avant et la motricité très réussie permet d’accélérer assez tôt dans la courbe. Avec de l’habitude, il est même possible de la faire glisser un peu, mais la technique du transfert des masses est recommandée… Un tableau qui semble idyllique jusqu’au premier coup de freins qui rappelle que seul un liquide de frein de meilleure qualité a remplacé celui d’origine. Pour le reste c’est la même chose qu’avec la GTi standard de 110 ch, sauf qu’ici les performances ont progressé. L’inefficacité du freinage en est d’autant plus criante.

Acheter une
Golf GTi 16S Oettinger
Autant l’avouer tout de suite, une Golf GTi 16S Oettinger ne s’achète pas mais se mérite. La faible production et les modèles survivants en bon état ne courent déjà pas les rues. Ajoutez à cela une mécanique très évoluée qui ne supporte pas l’à peu près en entretien et règles d’usage (huile de très bonne qualité, vidanges régulières, ne pas « tirer » dedans à froid…) et qui risque de mal le vivre, sans compter les nombreuses pièces spécifiques qui sont rares et chères et vous comprendrez pourquoi vous n’achetez pas une « simple » Golf GTi 1600 d’ordinaire indestructible et dure au mal. Les gros kilométrages ne font pas peur à l’Oettinger certains ayant déjà dépassé les 200.000 km, mais à la seule conditions de respecter les règles énoncées plus haut. Le remplacement de la courroie de distribution (tous les 30.000 km) est vitale et peu savent la pratiquer sans peine (il faut même utiliser des comparateurs de calage des arbres à cames en cas de dépose de ces derniers. Les vidanges moteur doivent intervenir tous les 7.500 km.
Une Oettinger, cela se mérite, on le répète… D’ailleurs ses prix sur le marché indiquent cette tendance avec des modèles en mauvais états ou incomplets autour des 2 000 euros, mais à fuir assurément en raison du coût de restauration mécanique (pas de pièces chez VAG, approvisionnement directement chez Oettinger. Heureusement, pour les problèmes de porosités des spécialistes peuvent désormais les réparer à moindre coût. Mais dans tous les cas de nombreux accessoires sont spécifiques et par conséquent introuvables si on ne connaît pas les « clans » amateurs et éclairés. Chez les pros, le spécialiste français de la Golf 1 GTi (Cardis Tél. 02 98 39 36 38) pourra vous aider à dénicher la voiture de vos rêves.
Le Golf GTi Classic Club lui, propose tous les logos ainsi que les bougies, dures à trouver. Les exemplaires en état proche du neuf, avec tout l’historique, sont très rares, donc ils se monnaient cher (entre 8.000 et 10.000 euros). Si cela peut paraître cher dans l’absolu pour une Golf GTi des années 80, au regard du risque des factures d’entretien et de remise en état, c’est de loin l’option la plus intelligente si vous n’êtes pas mécanicien. Mais il faut être certain de l’état de l’auto et ne pas se laisser abuser par certains vendeurs peu scrupuleux qui profitent de la rareté et notoriété des Oettinger, surtout sur certains sites d’enchères bien connus. Attention à ne pas acheter une Oettinger équipée d’une mécanique de 8 soupapes. Il n’est pas interdit de se faire conseiller par des connaisseurs et de contacter les clubs et sites spécialisés intarissables sur les Golf GTi mk1, Oettinger comprises…

Conclusion
L’initiative est venue de VAG France directement, mais elle fut heureuse car elle donna naissance à une Golf GTi « plus » qui su s’imposer dans la catégorie avec brio et performances. Même plus que s’imposer, car elle pris de l’avance sur la concurrence, freinage excepté. Il faudra attendre quelques années plus tard avec la Golf GTi 16S Mk2 pour que Volkswagen réagisse réellement. Aujourd’hui la Oettinger est pleine de charme avec son look daté et ses performances toujours dans le coup, mais son exclusivité et son exigence d’entretien et d’attention au quotidien la réserve aux amateurs les plus connaisseurs et motivés. Pour les autres, la GTi 8 soupapes fera déjà largement l’affaire et coûtera moins cher en prime !…

Audi R8 V10 Spider à Martigny




Audi R8 à Crans-Montana




Maserati Quattroporte S 2008 à Crans-Montana




Bentley Continental GT à Crans-Montana




Porsche Panamera Turbo à Crans-Montana




Bugatti EB 110 - 1992



Au début des années 90, les Grand Tourisme ont le vent en poupe. Stars des ventes aux enchères, elles affolent régulièrement les compteurs financiers. Dans ce tourbillon spéculatif, les constructeurs en profitent pour présenter des monstres routiers de plus en plus affolants : Ferrari F40, Jaguar XJ 220, Lamborghini Diablo... Sans parler de constructeurs éphémères comme Cizetta Moroder qui propose un 16-cylindres en V. En Italie, un groupe d’investisseurs réunis autour de Romano Artioli voit encore plus grand, encore plus fou aussi. Ce chef d’industrie rêve de ressusciter Bugatti. Rendre vie à la plus mythique des lignées automobiles... Projet enthousiasmant pour les uns, délire mégalomaniaque pour les autres. C’est vrai que le patron ne fait pas les choses à moitié. Les financiers investissent sans compter : la très sophistiquée usine de Campogalliano, à deux pas de Modène, est un modèle de modernité et d’esthétique.
Elle est inaugurée à l’occasion d’un rallye international de Bugatti chargées de transporté d’Alsace à l’Italie la flamme de Molsheim. C’est même le plus jeune ouvrier de Campogalliano qui est chargé d’allumer la vasque de l’usine. Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que ce soit Alain Delon en personne qui présente l’EB 110 à Paris, en 1991. Voilà pour le show, destiné à assurer le tapage médiatique nécessaire à la sortie d’une telle GT.

Dream team
Mais il y a finalement très peu de poudre aux yeux dans la gestation de l’EB 110. Il suffit de se pencher sur l’équipe construite par Artioli pour s’en convaincre. Le français Jean-Marc Borel est le chef de projet ; Paolo Stanzani, le père de la Lamborghini Countach, est l’ingénieur et Marcello Gandini, le célèbre dessinateur de la Miura et de la Countach , s’occupe du style. Le cahier des charges est limpide. La future EB 110 sera un coupé deux places à très hautes performances, doté d’une transmission intégrale, de 12-cylindres, 60 soupapes, 4 arbres à cames en tête et 4 turbos. Du jamais vu ! Mais Romano Artioli a ceci de commun avec Ettore Bugatti, il se moque éperdument des règles et du qu’en dira t-on. Il s’accroche à ses convictions, quitte à placer la barre très haut.
Deux ans sont nécessaires à la concrétisation et à la mise au point de cette sulfureuse GT qui sollicite, au besoin, les industries françaises. Ainsi, l’Aérospatiale fournit le châssis en fibre de carbone, Michelin des pneumatiques spécifiques et Elf un lubrifiant sur mesure et biodégradable. Le projet avance mais il encaisse des retards avec les départs successifs de Stanzani puis de Gandini. Les deux hommes se sont fâchés avec Artioli. Ils sont remplacés par Nicola Materazzi, ex ingénieur Ferrari, et Gianpaolo Benedini. Ce dernier a dessiné l’usine de Campogalliano et se voit chargé du dessin de l’EB 110. Un vrai challenge que le designer relève plutôt bien. L’EB 110 est une boule de muscles, une bagarreuse au caractère bien trempé qui, plaquée au sol, annonce clairement la couleur. Elle n’est pas venue pour amuser la galerie.

Trois ans
d’assistance totale
Commercialement aussi, Bugatti place la barre très haut. Chaque propriétaire bénéficie de l’assistance technique de l’usine pendant trois ans, concernant aussi bien les pneumatiques, que les freins et l’huile. Plus fort encore, l’usine s’engage à apporter aux premières EB 110 les améliorations que pourraient connaître les exemplaires suivants. Qui peut en dire autant à l’époque ? Il est évident que ce genre de challenge dépend d’un niveau de ventes raisonnable. Malheureusement, le prix très élevé de la bête et son entretien pointu effraient les acheteurs potentiels. Sans compter que Bugatti planche parallèlement sur l’évolution de l’EB, la 110 SuperSport et sur la berline EB 112. La SuperSport , qui bat tous les records du monde de vitesse et d’accélération pour une GT aura tout juste le temps d’être commercialisée. En 1998, c’est le naufrage financier. L’usine de Campogalliano est obligée de déposer son bilan, condamnant la sublime berline à ne pas dépasser le stade de prototype. Reste donc de cette aventure une poignée de protos, une centaine d’EB 110 GT et une cinquantaine de SuperSport. C’est l’une d’elles qui m’attend en bordure de piste. Habillée d’un vert très sombre, presque noire, elle est entourée d’une foule de curieux. De quelle planète arrive cet ovni ? C’est vrai que 16 années après sa présentation, l’EB 110 continue à bousculer les habitudes de l’automobile. Sa face avant est massive, avec les deux pontons de chaque côté du cockpit, le bouclier tout juste aéré par les trois stries encadrant le minuscule fer à cheval stylisé, rappelant les radiateurs de ses illustres ancêtres. Les optiques rectangulaires renforcent encore le sentiment d’agressivité. De profil, l’EB 110 hésite entre l’avion de chasse sans ailes et le missile sol-sol. L’avant plonge au ras du sol. La ceinture de caisse oscille légèrement au dessus des passages de roues pour mourir subitement sur un arrière tranché à la serpe. L’arrière se résume à deux blocs de feux finement rainurés, dix ouies d’évacuation des calories du moteur et à un aileron qui sort de cachette pour plus de stabilité à grande vitesse. Le cockpit est comme enchâssé dans cette coque compacte. Il tranche par sa finesse, due à une importante surface vitrée. Esthétiquement, le résultat est impressionnant.

4 turbos, 60 soupapes
L’EB 110 a tout du fauve qui dort. La tempête est pour l’instant enfermée sous le capot moteur qu’il faut basculer pour accéder au V12 Bugatti. Je tombe ainsi nez à nez avec une véritable usine à gaz. Très difficile de se repérer dans cet univers de haute technologie. Le 12-cylindres en alu et magnésium, de 3,5 litres de cylindrée occupe tout le centre. Il est installé assez bas, en position longitudinale centrale. A 8.000 tours, sachant que la zone rouge est à 8.500, il développe 560 ch, soit la bagatelle de 160 ch au litre. Pour y parvenir, les ingénieurs l’ont doté de 5 soupapes par cylindre, trois d’admission et deux d’échappement. Cette noble architecture s’enrichit de quatre arbres à cames en tête. La véritable révolution est d’avoir osé mettre des turbos sur un V12. En ce début d’années 90, aucun grand constructeur n’a franchi le pas. Ferrari turbocompresse le V8 de sa F 40, mais le 12 cylindres à plat de la Testarosa reste un atmo. Seuls des préparateurs un peu fous comme Koenig s’y frottent. Sous le capot de l’EB 110, quatre turbocompresseurs IHI assurent la suralimentation. Ils ne se déclenchent qu’à partir de 3.700 tr/min ce qui fait de cette Bugatti italienne une auto très polyvalente.
Pour en finir avec le moteur, Bugatti a mis au point une gestion intégrale spécifique, avec injection séquentielle et allumage par 12 bougies. Le refroidissement a été particulièrement étudié. Outre les radiateurs d’eau et d’huile, l’EB 110 avale l’air frais par les nombreuses ouies aménagées dans la carrosserie : grosses prises d’air dans les bas de portière et sur le bouclier avant pour canaliser les flux vers les freins, prises NACA sur les ailes arrière pour les turbos, ouies sur la face arrière et en arrière des ailes pour évacuer les calories. On n’atteint pas le niveau de la F40 mais peu s’en faut.

Un intérieur classique
Pour s’installer à bord de cette Bugatti, il faut se frotter aux portes en élytre, inaugurées avec l’Alfa Roméo Carabo et sanctifiées avec la Countach. L’occasion pour moi de découvrir que les rétroviseurs extérieurs, aux allures de périscopes, sont décalés. Celui côté conducteur est plus près de la roue avant que celui du passager. L’accès aux sièges est beaucoup aisé qu’il n’y paraît grâce à une gestion intelligente de l’ergonomie. Les sièges baquets habillés de cuir gris sont placés très bas et offrent une place généreuse aux jambes. Si l’extérieur de l’EB 110 GT est agressif et futuriste, l’intérieur est confortable et classique. Bois précieux et cuir à tous les étages. Le volant est réglable en hauteur et en profondeur, tout comme les sièges. Inutile de dire qu’en quelques minutes, la position de conduite idéale est sélectionnée. Avec une auto capable de chatouiller les 340 km/h , ce n’est pas un luxe. Le volant Nardi gainé de cuir et frappé du fameux EB (pour Ettore Bugatti, 110 faisait référence l’âge théorique de Bugatti lors de la réalisation de la voiture) tombe parfaitement en main. Le tableau de bord est très lisible et protégé des contre jours par une casquette. L’ambiance est intimidante avec un compte tours étalonné jusqu’à 10.000 tours et un compteur de vitesse à 400 km/h. Pression d’huile, ampèremètre et jauge à essence complètent l’instrumentation. A ce propos, l’EB est dotée de deux réservoirs souples de 60 litres chacun. Le constructeur prévenait clairement le conducteur distrait, en cas de panne sèche, il fallait faire appel à un technicien maison pour réamorcer le circuit. Le reste de l’équipement très complet se situe sur la console centrale. Le levier de vitesse, très court, est planté sur le tunnel central. Le pommeau invite à jongler avec les rapports mais on verra cela plus tard... Au plafond, je découvre des boutons et basculeurs. Il s’agit des commandes de codes, phares et feux de croisement. Un clin d’œil à la Miura ? Un tour de clef et le V12 se réveille. D’abord nerveux et manifestement impatient de monter dans les tours, puis plus étouffé. Quatre turbo, ça calme forcément la voix.

Scotchée à l’asphalte
Hier, je suivais cette EB 110 sur les petites routes de Belgique. Spectacle irréel que cette soucoupe volante tapie au sol et avalant les S sans déraper avant d’allumer le goudron en effaçant un kilomètre de ligne droite en moins de 22 secondes. Cette magie est due à l’adoption de la transmission intégrale permanente. Le couple est réparti comme suit, 27 % à l’avant et 73 à l’arrière. Ajoutée à une suspension efficace, comprenant notamment des barres anti roulis, cette transmission intégrale scotche littéralement l’auto à la chaussée. Y compris sur sol mouillé, du grand art. Impressionnant aussi le couple de cette Bugatti (62,3 mkg à 3.750 tr/min) capable de suivre une grand-mère à vélo en centre ville. L’aiguille désespérément vissée sur 30 km/h , la berlinette avance sur un fil de gaz, sans jamais brouter ni surchauffer. C’est tout l’avantage de turbos qui se déclenchent haut dans les tours. Aujourd’hui, nous sommes sur circuit. Ceinture de rigueur bouclée, mon pilote peut lancer sa machine. Ça pousse très, très fort. Le 0 à 100 est exécuté en 3,5 secondes. La ligne droite n’est plus qu’un souvenir fugace quand nous arrivons sur le virage à droite. Enorme freinage. Les étriers à quatre pistons étranglent chacun des disques Brembo ventilés.
Sans ceinture, j’aurais sans aucun doute mangé le pare-brise ! A peine le temps de reprendre mon souffle que l’EB 110 est déjà lancée dans une série de chicanes. Le conducteur s’amuse comme un gamin, la direction ultra précise lui permet de balancer sa voiture d’un virage à l’autre, dosant chaque entrée en courbe avec l’accélérateur. Dans l’habitacle, ça chahute, j’encaisse les G latéraux avec bonheur. Vue de dehors, la Bugatti prend des airs de skieurs encaissant les changements de cap sans décrocher de sa trajectoire. Le châssis coque en fibres de carbone est d’une incroyable rigidité. Un coup d’œil dans le rétro me permet d’assister à un spectacle improbable : les vitres latérales arrière pivotent pour former des prises d’air. Pas de doute, le moteur vient de franchir le seuil des 80 .
L’aileron, quant à lui, s’est déployé depuis belle lurette. Pas le temps de pousser plus loin mon analyse, nous sortons des chicanes pour une longue ligne droite. Le paysage semble s’allonger, les rapports de boîte se succèdent sous la main du conducteur. En bout de 6e, l’EB 110 est donnée pour 338 km/h ; la version Super Sport, et ses 610 chevaux, affichait 350 km/h. Sur route, nous aurions battu tous les records d’excès de vitesse depuis longtemps. Pourtant, si le compteur n’était pas là, rien ne laisserait deviner une telle allure. La tenue de route est exemplaire, le niveau sonore est tout à fait raisonnable (le carbone qui amplifie les sons a nécessité l’utilisation de panneaux insonorisant alourdissant l’auto), le confort irréprochable. Le vrai défaut de cette Bugatti tenait plus dans son prix que dans les détails de mise au point des premiers modèles livrés. Près de 3 millions de francs (450.000 euros), alors que la bulle spéculative des années 88-90 venait d’exploser… 16 ans après son lancement, l’EB 110 reste une GT à part, sans concession et au caractère têtu. Un vrai chef d’oeuvre finalement.

Peugeot 504 Ti coupé - 1978



Présentés en mars 1969 au salon de Genève, les coupés 504 d’abord mus par un 4-cylindres de 1800 cm3 se distingueront par une ligne signée par un Pininfarina très inspiré et doublé d’une version cabriolet. Véritable réussite esthétique aux antipodes du classicisme de l’austère berline dont elle dérive, le coupé 504 va évoluer au fil des années avec l’adoption du V6 PRV. Dès 1977, l’injection K-Jetronic vient apporter un dernier souffle de puissance additionnelle à cette élégante automobile qui a su traverser les époques avec grâce et noblesse. C’était lorsque l’industrie automobile française croyait encore à ses chances de haut de gamme automobile et ne misait pas tout sur le diesel…
Depuis l’après-guerre, Peugeot s’était remarqué par une stratégie sur deux axes : des berlines très traditionnelles et classiques dont la robustesse n’était plus à prouver, mais aussi des coupés dérivés de ces berlines dessinées avec brio par le carrossier italien Pininfarina. La précédente génération avait vu deux variantes avec les 404 coupé et 404 cabriolet, dont les carrosseries étaient très élégantes, mais que des moteurs 4-cylindres empêchaient de jouer dans la catégorie supérieure. Certes, le quatre cylindres Peugeot pouvait être équipé d’une injection mécanique Kügelfisher, mais les performances et le brio mécanique restaient insuffisants. Avec la nouvelle berline 504, Pininfarina va de nouveau se pencher sur les traits des variantes coupé et cabriolet. Et sous le capot, après des quatre cylindres classique et robustes (en 1800 puis en 2000 cm3) c’est la nouveauté avec le V6 PRV en première mouture pour le coupé Sochalien. La France allait enfin pouvoir compter sur une motorisation « noble », comprenez dotée de plus de quatre cylindres. Si la saga de ce brave PRV fut longue, elle fit également couler beaucoup d’encre étant l’objet permanent de nombreuses critiques. Peu importe, Peugeot possède dans sa gamme un coupé à la ligne très élégante et évocatrice de luxe, et désormais il peut compter sur 6-cylindres pour conquérir ses lettres de noblesse…

Un coupé classique
Entre le carrossier italien et Peugeot, c’est une longue histoire d’amour et de réussite que la dernière Peugeot 407 coupé a interrompu. Sur la base de la berline 504, dont la ligne est des plus classiques et austères, le designer italien (ou plutôt son équipe) va élaborer des lignes qui confèreront au coupé français tout son charisme et son attrait. Disponible en coupé mais aussi en cabriolet, c’est avant tout la version coupé qui est la plus originale en raison d’un pavillon de toit tenu par des montants fins et surtout une originale lunette arrière légèrement enfoncée. Ainsi gréé le coupé 504 V6 Ti a une classe folle ! Pour les premiers coupés et cabriolets 504 en 1969, Pininfarina, qui assemble également ces autos chez lui à côté des lignes de montage du spider Alfa Duetto (Le Lauréat contre une certaine idée de la bourgeoisie française !), avait imaginé deux doubles optiques à l’avant et des feux striés à l’arrière (qui seront repris d’ailleurs par les Ligier JS2). Mais dès le premier facelift, les feux avant seront désormais au nombre de deux, et les optiques arrière deviendront banalement rectangulaires. Mais ne boudons pas notre plaisir, malgré cela, le coupé 504 V6 reste toujours autant désirable. Depuis ses débuts de nombreux détails évoluent pour faire la transition entre les brillantes années 60 et les années 80 plus plastiques. Fin 79 d’ailleurs les coupés 504 V6 vont s’orner de pare-chocs en plastique peints ton caisse sur les peintures métallisées et noirs sur les teintes mates. Une évolution souhaitée à Sochaux pour que les coupés et cabriolets 504 puissent perdurer et rester dans le coup. A bord, les amateurs de classicisme ne seront pas déçus avec une planche de bord de facture très traditionnelle. Seul le combiné d’instruments et les aérateurs évolueront sensiblement. La sellerie pouvait être en velours de série ou en cuir. Très confortable, l’habitacle très lumineux des 504 Coupé V6 offrait quatre vraies places même si l’accès aux places arrière n’était pas des plus aisés. Les grands gabarits n’y seront en outre pas à leur aise, notamment pour l’espace aux jambes. Le levier de vitesse est positionné au plancher en bas de la console centrale et est caractéristique avec son pommeau qui semble à l’envers.

Moteur
Nous ne referons pas toute la genèse du PRV qui a déjà été abordé dans d’autres dossiers, mais il faut retenir dans les grandes lignes que Peugeot, Renault et Volvo se sont associés pour concevoir et produire un moteur V6 et un V8. La crise pétrolière passant par là, le projet s’est arrêté à un V6 mais en partant de la base des études du V8, d’où un angle d’ouverture, à l’époque, peu conventionnel pour un V6 puisqu’à 90 . Ce fut le premier sujet qui déclenchera les polémiques et critiques à son encontre, le V6 PRV présentant ainsi un fonctionnement pas très académique et moins onctueux que les 6 cylindres concurrents, notamment italiens et allemands. Il faudra attendre les Renault 25 V6 Turbo et les Alpine V6 Turbo pour que des manetons décalés apportent une solution et rende sa régularité à ce V6. Il faut, surtout avec le recul du temps, relativiser cette critique qui concerne plus des ingénieurs mécaniques que des utilisateurs. Et puis, bien que le V6 PRV ne développe pas à la base une puissance spécifique ébouriffante (54 ch/litre pour la 504 V6 Ti), il montrera un potentiel d’évolution exceptionnel en performances avec notamment les Venturi et les WM au Mans, mais surtout une fiabilité et robustesse qui en étonneront plus d’un. D’ailleurs, Peugeot habitué des rallyes africains engagera avec succès des coupés 504 V6 Groupe 4. Si au départ ce V6 de 2,7 litres atmosphérique développe 136 ch, il passe à 144 ch avec l’injection K-Jetronic sur la version « Ti ». Alors que les carburateurs offrent un entretien plus complexe pour les réglages, l’injection démontre sa régularité de fonctionnement par une constance de bon aloi. Couple et rapide, le coupé 504 V6 Ti est tout sauf une voiture de sport. Son créneau c’est plutôt l’esprit Grand Tourisme et compte bien jouer sur ses six cylindres pour faire la différence. Avec sa boîte à 5 rapports au maniement lent mais précis et ferme, ses performances (186 km/h et 31 secondes au 1000 mètres) et surtout son agrément sont ses meilleurs atouts. Le mariage entre châssis, moteur et boite semble idéal et participe activement au plaisir de conduite. Seule sa gloutonnerie en carburant pourra stopper vos élans de voyageur. A noter qu’en option, l’amateur heureux de laisser son pied gauche au repos pouvait opter pour une boîte automatique à 3 rapports.

Un châssis sain
Avec ses quatre roues indépendantes et sa propulsion arrière, le coupé 504 V6 Ti est très classique dans son architecture, mais Peugeot s’est distingué en offrant un comportement routier très sain et stable. Complété d’une direction à crémaillère avec assistance de série, la conduite à bord est sans surprise et confortable. Si le sport n’est pas son rayon, son freinage est suffisant pour ses performances (quatre freins à disques). Petite particularité de certaines autos des années 70 et 80, les coupés et cabriolets 504 V6 étaient dotés de roues et pneus Michelin TRX. Une technique qui empêche d’autres pneus et manufacturiers d’être montés.

Acheter un coupé 504 V6 Ti
Les 504 coupé V6 Ti sont réputés fiables mécaniquement et robuste puisque reprenant bon nombre d’éléments mécanique de sa cousine 504 berline. Ils pourraient ainsi laisser penser à l’auto collection plaisir idéal. Sauf qu’en assemblant ces coupés et cabriolets chez Pininfarina, Peugeot avait omis que les pièces de carrosserie spécifiques aux coupés et cabriolets (c’est-à-dire conçu et fabriqués chez Pininfarina), deviendraient quelques années plus tard la bête noire des collectionneurs. En effet la corrosion touche toutes ces pièces spécifiques et avant de se laisser séduire par la ligne griffée made in Italie, il conviendra de choisir un exemplaire exempt de toute trace de corrosion. Faute de quoi le budget restauration sera très lourdement grevé, bien plus que la cote moyenne de l’auto.
Côté tarifs justement, tout est envisageable même si on peut raisonnablement penser que 10.000 euros est un budget correct pour un très bel exemplaire en coupé. Mais attention les autos en parfait état de fonctionnement et sans corrosion sont rares sur le marché et en prime les modèles pré-gros pare-chocs ayant moins la cote, certains revendeurs peuvent à juste titre annoncer un prix supérieur à 10.000 euros. Les cabriolets s’échangent eux plus autour des 15.000 euros.
Attention, les pièces de mécanique sont introuvables ou presque et il faut avoir recours à de la pièce d’occasion. Si la carrosserie peut vite tourner au vinaigre, le V6 est heureusement l’atout maître des coupés 504. Incassable ou presque, les gros kilométrages ne lui font pas peur. Il faut quand même contrôler la chaîne de distribution tous les 100.000 km. La vidange moteur elle, est à effectuer tous les 7500 km avec le remplacement du filtre à huile tandis que la boîte et le pont sont à contrôler régulièrement. Autre chapitre qui fait mal : les pneumatiques TRX très chers et pas toujours simple à obtenir en fonction des fabrications et des stocks. Et n’espérez pas qu’avec les jantes acier cela soit différent puisqu’elles sont également prévues pour des TRX.

Conclusion
Dotée d’une ligne désirable et d’un V6 injection fiable et endurant, le coupé 504 V6 Ti semble être l’auto idéale pour le collectionneur. Belle à se damner, et performante, son V6, bien que PRV, lui octroie un surcroît de noblesse bienvenue. Mais la touche italienne dans le choix des tôles et leur protection rend les coupés 504 très sensibles à la corrosion engendrant des frais de restauration parfois indécents. Il faut donc choisir avec circonspection et prudence l’exemplaire idéal surtout que l’offre ne manque pas. Opter pour la fourchette haute de votre budget peut être un gage de sérénité et d’économie. A méditer avant de s’emballer à l’achat…