samedi 9 juin 2012

LES 7 PÊCHÉS CAPITAUX DU MANS SELON BENOÎT TRÉLUYER.


Benoît Tréluyer arrive au Mans avec le #1 floqué sur son Audi R18 e-tron quattro partagée avec Marcel Fässler et André Lotterer, soit le trio vainqueur des dernières 24 Heures du Mans. Ce n'est pas parce que Benoît aura le #1 qu'il est assuré de rafler la mise une deuxième fois, car dans la Sarthe rien n'est jamais gagné. Il faudra se jouer des différentes embûches pour s'imposer, ne pas succomber à la tentation d'un dépassement un peu osé. Pour gagner, il faut être vigilant, à chaque instant, à chaque seconde, et ne jamais relâcher son attention. Jamais. Avant de débuter la grande semaine mancelle, le pilote Audi dresse les 7 pêchés capitaux de LA course que tout le monde veut accrocher à son palmarès. Pour Benoît, 2012 sera son 8ème départ aux 24 Heures du Mans.

L'orgueil
« Les 24 Heures du Mans ne pardonnent rien, et surtout pas le manque d'humilité. Il ne faut pas arriver en terre Sarthoise avec trop de confiance. Rien n'est jamais gagné, même si tu possèdes la meilleure voiture et que tu es le mieux préparé du monde. »


La cupidité
« Il ne faut pas en vouloir trop ! C'est absolument génial de signer la pole-position comme nous l'avons fait l'an passé, mais il ne faut pas prendre tous les risques pour la réussir. Il ne faut pas prendre le risque de sortir la voiture et compromettre la suite du week-end. Il faut opérer un travail sur soi ! Savoir se retenir. Savoir se dire non ! »


L'envie
« Evidemment, tu as le désir d'être devant tout de suite, mais cela ne sert à rien. C'est au levé du jour que l'on voit si l'on peut jouer la gagne ou pas. L'an passé, je suis parti en tête. Tant que je roulais seul, tout allait bien. Je roulais à mon rythme en toute sécurité, mais quand j'ai commencé à rencontrer du trafic, j'ai failli me faire sortir par une Porsche. Là encore, il faut savoir prendre sur soi, laisser couler. C'est dur de s'y résoudre, mais c'est crucial. Il faut tenir un bon rythme pour rester dans le même tour que le leader du moment, mais à sa main, sans sur-piloter et en économisant la voiture. »


L'égoïsme
« La cohésion de l'équipage est primordiale. Il faut penser aux autres avant de penser à soi. Ne pas être égoïste, en fait. Il faut dégrader la voiture le moins possible pour la remettre dans le meilleur état possible à ses équipiers, et ne pas donner de surcharge de travail à ses mécanos. Il faut ramener la voiture aux stands comme tu veux la recevoir de tes équipiers. Il est important de ne pas trop prendre les vibreurs, de ne pas taper dans les freins, de préserver la boîte de vitesses, etc... »


La gloutonnerie
« Cela peut paraître une évidence, mais il ne faut pas manger de trucs trop gras. Ce n'est pas toujours facile car, quand tu viens de faire un double ou un triple relais, tu es terriblement affamé. Tu as envie d'un repas bien consistant, mais il ne faut surtout pas. »


L'excès
« Il ne faut pas se laisser distraire. Jamais. Il faut savoir relâcher la pression, mais ne pas se laisser détourner de l'objectif final. Il faut rester dans sa bulle, celle qui s'est construite toute seule au fil des jours avec tes équipiers et ton équipe. Il faut rester concentré tout au long de la semaine, et pas seulement durant la course. Par exemple, je m'interdis d'aller manger chez des amis - et j'en ai pourtant beaucoup dans la région - durant la semaine des 24 Heures. Rien ne doit dévier ton attention. Il faut aussi essayer de dormir le plus possible. Il faut se forcer, là encore, car tu as toujours tendance à vouloir suivre l'évolution de la voiture quand tu n'es pas au volant. Il est important de bien se relaxer pour être en forme au moment d'assumer ton relais. Au petit matin, il faut que les pilotes soient eux aussi dans un bon état de fraîcheur et pas seulement la mécanique. »


La colère
« Il ne faut pas faire de gestes anti-sportifs car ils se retournent toujours contre toi. Serrer une GT car elle ne t'as pas laissé passer, manquer de respect à d'autres voitures et pilotes, sont des actes que tu finis toujours par payer. Certains pilotes de Sport-Prototypes ne se rendent pas compte que rouler dans une GT peut être plus difficile que d'évoluer dans une LMP1. Si tu veux gagner, tu te dois d'être respectueux de tout le monde. C'est conscient de tous les sortilèges qui vont de nouveau le guetter sur les 13,629 km maintes fois répétés du circuit du Mans, mais confiant en sa capacité et celle de son Audi R18 e-tron quattro à les déjouer, que le natif d'Alençon prendra le départ de ses huitièmes « 24 Heures » le 16 juin prochain. Un chiffre 8 qu'il espère porte bonheur.

Issu du communiqué de presse du pilote

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