Swedish Automobile (SWAN) vient de publier hier soir son rapport du 1er semestre 2011.
De mon point de vue pour cette année 2011, Saab aurait donc pu se rapprocher de son point mort de 80.000 unités (ce qui n'est pas encore suffisant puisqu'elle devra le dépasser d'au-moins 40% pour assurer son développement futur de façon autonome). En clair, vu le bon en avant quantitatif et qualitatif de la nouvelle gamme Saab, si la trésorerie avait été prévue jusque fin 2011 pour combler le retard de 2010, je n'aurais même pas pris la peine de publier ce bilan semestriel.
Les autres chiffres (EBIT, etc.) sont logiques puisque sans production Saab ne rentre pas d'argent. Sans production, les commandes baissent, la marge aussi, les coûts fixes explosent littéralement, bref, ... Ceci dit pour convaincre des investisseurs avec un EBIT de -200M€, il faut travailler avec des gens qui sont intéressés autrement que par un retour sur investissement en cash à moins de 2 ans...
Le temps n'est pas encore aux conclusions, mais quand il viendra, certains constats lourds devront être faits. La gamme actuelle de Saab devait réellement permettre à Saab de retrouver une image et une capacité d'investissement ou tout au moins à attirer de nouveaux investisseurs puissants en 3 ans. Il n'a peut-être manqué au départ que 60 millions d'euros de cash immédiatement au 1er trimestre, mais le coût de cette crise et la façon dont elle a été gérée aura couté combien 3 fois, 4 fois, 5 fois plus à Saab ? Est-ce que la situation financière (- je ne parle pas ici des produits et du potentiel - de Saab a déjà été si mauvaise par le passé? La réponse est clairement NON. Tant d'espoirs, tant de marketing (les salons, la phoeniX, l'Independance Day, etc.) et pour ça? La pilule est difficile à avaler, car même si un miracle se produit la semaine prochaine, même si Saab finira par se relever petit à petit, je doute qu'un jour on oublie cet épisode qui marquera les esprits bien au-delà du petit monde des saabistes. Nous avons des questions sur cet épisode calamiteux et pas de réponses sur le pourquoi du comment. Plus tard, les langues se délieront, c'est certain. Patientons, mais ne nous trompons pas de combat : il s'agit que Saab soit sauvée et rien d'autre. Encore une fois, il y avait réellement tous les ingrédients d'une réussite, mais il manqua un investisseur pour y croire fin 2009 en pleine crise. Victor Muller, lui, y a cru et il a eu raison, même s'il n'avait au fond que son charisme pour réussir à convaincre ses interlocuteurs (GM)... à défaut de centaines de millions pour relever Saab durablement, comme cette marque le mérite encore vraiment.
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Au moment où j'écris je ne peux pas prédire ce qu'il va se passer dans une ou deux semaines, mais les résultats de ce qui s'est passé (la gestion de la crise de liquidités), eux, sont bien là et interrogent.
Je vais essayer de prendre le temps d'analyser ce rapport plus tard. Pour l'instant, je ne vous livre ici qu'une traduction des différents sujets qui sont explicités dans ce rapport avec les chiffres qui sont suffisamment éloquents.
Voici l'extrait du rapport :
Aspects financiers S1 2011
- Ventes 1er semestre (S1) 2011 : 359 millions d'€, dont 101 millions d'€ pour le 2ème trimestre (T2)
- EBIT* S1 de -201,5 millions d'€, dont EBIT T2 de -122.2 millions d'€ [*l'EBIT se distingue du bénéfice net par le fait que les charges et produits financiers (intérêts actifs et passifs, produits et charges de titres) ainsi que les impôts sur le bénéfice ne sont pas pris en compte.]
- Marge d'exploitation au S1 de -44,9 millions d'€
- La recherche de fonds, le redémarrage de la production et la stabilisation de l'activité d'exploitation sont la priorité numéro1 pour les dirigeants.
- Les financements à long terme à hauteur de 245 millions d'€ sous condition ont été souscrits au travers d'accords avec Pang Da Automobile Trade Company Ltd (“Pang Da”) and Youngman Automotive Group Company Ltd (“Youngman”)
Aspects relatifs à l'exploitation S1 2011
- Les ventes ont été sérieusement affectées par l'arrêt de la production et la crise de liquidités du second trimestre.
- 12.871 voitures vendues (vente importateurs) S1 2011 à comparer avec 10.240 au S1 2010, soit +26%
- 15.194 voitures vendues (vente distributeurs) S1 2011, à comparer avec 10.535 au S1 2010, soit +44%
- 12.877 voitures produites au S1 2011, comparé à 11.851 au S1 2010, soit +9%
- 3.197 unités vendues (vente importateurs) au T2 2011 contre 7.984 in T2 2010, soit -60%
- 5.801 voitures vendues (vente distributeurs) au T2 Q2 2011, contre 5.539 au T2 2010? SOIT +5%
- 1.989 voitures produites au T2 2011 contre 9.497 au T2 2010, soit -79%
- Lancement du Saab 9-4X sur les marchés, premières voitures vendues aux Etats-Unis
Victor R. Muller, PDG du groupe et PDG et Actionnaire majoritaire de Saab Automobile, a déclaré :
“Cela ne surprendra personne qu'il vient de s'écouler un trimestre incroyablement difficile pour cette société. Rien n'est pire de devoir payer les salaires avec retard de vos employés si dévoués et ceux-ci ne méritent rien d'autre que mes excuses sincères. Au-delà de cela, notre crise de liquidité chronique s'est accru avec l'arrêt de la production, des pertes de revenus et des charges d'exploitation devenues lourdes. Notre business plan est en train d'être revu pour la recherche de fonds supplémentaires et reflètent les accords avec nos futurs partenaires Pang Da et Youngman.”“Il y a aussi des rayons de lumières à l'horizon. Nous avons progressé dans les négociations avec nos fournisseurs sur les délais de paiement et les conditions de livraisons et nous poursuivons nos efforts à sécuriser des fonds à court terme pour permettre un redémarrage pérenne de la production. Les investisseurs intéressés par Saab Automobile existent sur la base de convictions fortes dans les perspectives de long terme pour la marque et la société. Malgré les difficultés actuelles de la société, ils reconnaissent le potentiel de Saab : plusieurs nouveaux véhicules attendent d'être lancés sur les marchés, des clients fidèles continuent de commander des voitures même ces jours-ci, Saab est une marque premium forte, des partenariats avec des sociétés chinoises fiancièrement solides ont été négociés et des clients une compétence de haut-niveau dans l'ingénierie ouvre des possibilités d'innovation auprès des constructeurs automobiles.”“Malgré cela, nous savons que nous ne pouvons pas voir trop loin dans le futur pour l'instant. Là, l'attention du management Saab est concentrée de la façon la plus forte qui soit pour ramener la société dans les eaux calmes en renforçant significativement nos ressources financières, en recherchant un accord avec tous nos fournissers sur les délais de paiement et les conditions de livraison, afin que la production redémarre dès que possible. Nous évaluons toutes les options possibles pour maintenir la contiuité de l'exploitation de Saab Automobile. ”
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