jeudi 2 août 2012

Nissan Leaf : première voiture électrique de grande série



La feuille ("leaf") : voici donc le nom que Nissan a décidé de donner à sa première voiture électrique de série. Destinée à rouler dès l'année prochaine aux Etats-Unis au Japon, ainsi qu'en Europe, elle a été conçue pour une utilisation dans le monde réel. C'est en effet une compacte à 5 places et avec hayon, pouvant accueillir une famille et donnée pour une autonomie de 160 km et plus. Personnellement, je ne suis pas impressionné par le design. Pour une voiture qui était censée être élaborée à partir du moteur électrique, elle est très conventionnelle. Rien à voir avec le concept car Nuvu, qui était bien plus attractif. Une fois de plus, on n'a pas voulu casser les codes et plaire à une clientèle japonaise et américaine avec une ligne passe-partout. On retrouve vaguement des emprunts de la Micra et de la Note.




L'intérieur est un peu plus original. Le tableau de bord, avec ses différentes couleurs, reprend un peu l'esprit de la Honda Insight. La vraie rupture se trouve au niveau du système télématique reliant sans fil le véhicule à un centre de données mondial. 24h/24 et 7j/7, la Leaf est suivie en permanence. Son GPS calcule l'itinéraire en fonction de l'autonomie et se met à jour pour indiquer les stations de recharge les plus proches. Les voitures électriques de demain seront communicantes, et ça c'est vraiment nouveau. Le client pourra d'ailleurs à tout moment consulter l'état de sa batterie sur un site Internet et recevoir un SMS quand elle est complètement rechargée.



A propos de la batterie, c'est bien sûr une batterie lithium-ion d'AESC (la joint venture entre Nissan et NEC), procurant 160 km d'autonomie et qui se recharge lors des phases de décélération et de freinage. Ces batteries délivrent plus de 90 Kw (80 Kw pour le moteur, qui est d'origine Nissan). Un système de recharge rapide permet de récupérer 80 % de l'autonomie en 30 mn. Sinon, il faut compter 8 h de charge à la maison sur une prise standard.

Voir la vidéo de la Leaf :





C'est l'autre surprise de cette révélation : à aucun moment le nom de Project Better Place n'est cité. Partenaire de la première heure, la société israélienne qui voulait convertir le monde à l'électrique avec ses stations automatisées de remplacement de batteries, ne serait-elle plus dans le film ? Nissan évoque une trentaine de partenariats dans le monde, cite le Japon, les USA, le Portugal et l'Angleterre (pas un mot pour la France, merci Carlos !). Mais, rien sur Israël qui a été le premier pays à proposer un partenariat, en lien justement avec Project Better Place. Le constructeur japonais parle simplement de partenaires public et privés au niveau de l'infrastructure de recharge.
Tout cela me rappelle l'histoire de Smart. A l'origine, Swatch avait une super idée. Et, tout a été récupéré par Mercedes, sans un mot pour l'inventeur du concept. Il n'empêche que Nissan a une longueur d'avance (pas tant que ça, car Mitsubishi est sur les rangs avec l'i-MIEV). Il peut capitaliser sur le "zéro émission" et une nouvelle expression qu'il vient d'inventer : la citoyenneté bleue.

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