Et qui le dit ? EDF et certains constructeurs comme par exemple le groupe BMW qui a déjà accumulé 10 millions de km en tests depuis fin 2008 dans plusieurs régions du monde (USA, Allemagne, Grande-Bretagne, en ce moment la France et à suivre le Japon et la Chine) avec sa Mini E et qui va continuer jusqu'à l'arrivée de sa i3 en 2013. Voilà ce qu'on pouvait entendre hier dans le cadre du congrès eCarTec à Paris. Cet événement, boudé par les constructeurs français, traite de l'électro mobilité sous un angle technique et économique. Le sentiment global est que les différentes briques de l'éco système se mettent en place (bornes de recharge, facturation par les producteurs d'énergie, coopération avec les loueurs), mais que tout cela est compliqué et que cela va prendre du temps. "C'est la première fois dans l'histoire de l'automobile qu'on introduit une nouvelle technologie sans qu'il n'y ait de standards communs entre les acteurs", soulignait par exemple Thomas Soulier de Mobix.
A mille lieues du buzz aussi extravagant que futile entretenu par les constructeurs, les experts présents à ce congrès ont fait preuve de prudence. Il a été question de tests et de retours d'expérience, d'auto partage, de modèle économique avec des formules d'accès à de la recharge depuis des centres commerciaux ou des parkings, le rôle des loueurs... Car, de l'avis de beaucoup de partenaires potentiels, il est très difficile de travailler avec les constructeurs automobiles. Des industriels qui se contentent de remplacer des voitures thermiques par des voitures électriques, sans régler les problèmes d'encombrement et de stationnement, et qui espèrent perpétuer leur modèle fondé sur les volumes de masse là où la logique commande plutôt d'apporter une réponse adaptée à des besoins ponctuels.
Je retiens ces chiffres d'EDF : alors que 2012 est annoncée comme l'année de lancement pour le grand public (actuellement, il se vend à peine plus de 100 VE par mois), les volumes ne seront que de 50 à 80 000 unités par an en 2015. Il faut encore réduire les coûts pour les batteries d'un facteur 2,5 à 3 et améliorer la durée de vie des batteries jusqu'à 10 ans. Et quoi qu'on en dise, l'autonomie reste encore largement perfectible, surtout que les premiers clients vont sans doute constater le décalage entre la théorie et la réalité.
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