Les administrateurs judiciaires de Saab Automobile AB, Saab Tools AB et Saab Powertrains AB ont déclaré dans une conférence de presse tenue ce jour à Stockholm que le total des dettes du constructeur suédois se situe entre 12 et 13 milliards de couronnes suédoises, soit près de 1,3 milliard d'euros...
MàJ (Rémi): Le montant avancé me paraît gigantesque, il me semble que Reuters confonde montant du passif et montant des dettes des créanciers. Les capitaux ("Equity") et autres éléments du haut de bilan comme les actions préférentielles de GM (320M$) s'additionneraient alors à la dette fournisseur de Saab (qui doit avoisiner les 200 à 300 millions d'euros), au prêt de la BEI jamais payé (120 millions d'euros) et à d'autres prêts à l'égard de Swedish Automobile par exemple. Bref, je pense qu'il y a eu confusion sur les termes.
La validation définitive des chiffres (actif et passif) sera publiée et homologuée, comme convenu initialement, mardi prochain le 10 avril, qui aussi est aussi la date limite à laquelle les parties intéressées devront avoir présenté leur offre finale de rachat des actifs de Saab Automobile.
Les administrateurs, Hans L. Bergqvist, un associé du cabinet d'avocats Delphi, et Anne-Marie Pouteaux, un associé de Wistrand, ont déclaré que l'essentiel des parties prenantes sont intéressées par le rachat des installations techniques de Saab Automobile à Trollhättan, en Suède. Et tous ont l'intention de produire des voitures sur le site de Saab Automobile.
Ils ont déclaré ne pas être en mesure de répondre si cela se fera sous la marque Saab, ce qui, à ce stade, est normal et dépasse leur rôle qui est de revendre au meilleur prix les actifs de Saab (puisqu'ils représentent les intérêts des créanciers) et de faire en sorte que le coût social (l'Etat suédois et certains salariés impayés sont des créanciers aussi) soit le moindre possible.
Les administrateurs judiciaires ont par ailleurs demandé une réponse officielle de la part de General Motors concernant les licences de Saab Automobile - réponse non encore parvenue.
Leur rôle est en effet aussi d'étudier à ce niveau, comme sur d'autres plans (cf. l'affaire Lofalk), les conséquences juridiques des actes de gestion accomplis dans les 8 derniers mois qui ont précédé la déclaration de faillite.
"Nous nous préoccupons de la gestion des affaires de Saab Automobile avant le dépôt de bilan, certains actes ayant été manifestement contraires aux intérêts du processus de liquidation de Saab (et donc des créanciers)."La position de General Motors pourrait-elle être de ce fait être qualifiée comme une fin de non-recevoir sur l'exigibilité de leurs propres créances à l'égard de Saab? Je ne sais pas mais dans la mesure où leur refus de poursuivre l'exploitation des licences réduit grandement la valeur du fond de commerce de la marque et ce inévitablement au détriment des autres créanciers, on peut à bon droit s'interroger sur leur droit à demander paiement de leurs créances, en tous cas pas avant les autres créanciers qui n'ont joué aucun rôle stratégique dans la gestion de Saab.
Sur la question du personnel qualifié de Saab Automobile, les administrateurs reconnaissent qu'inévitablement une bonne partie a déjà retrouvé du travail ailleurs dans la région, mais soulignent que certains emplois techniques ont été volontairement préservés pour l'entretien des installations. Pour les autres ingénieurs, les administrateurs soulignent qu'il sera possible au repreneur de les réembaucher ou de loueur leurs compétences comme consultants externes s'ils le souhaitent.
La prochaine conférence de presse est annoncée dans deux semaines, le 17 avril.
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