Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler d'un moyen de transport pas forcément "politiquement correct", mais qui fait une bonne transition entre l'automobile et le deux roues. Vous connaissez peut être de nom Can-am, la marque du groupe BRP... Ces initiales signifient Bombardier Recreational Products. Issue de Bombardier (célèbre acteur du transport aérien et du rail), cette société a révolutionné le marché de la moto avec son Spyder : un engin à trois roues qui réussit la synthèse entre la voiture de sport décapotable et la moto. Son produit combine le meilleur des deux mondes avec de la performance, du "fun" et une grande sécurité.
Le Spyder base son succès sur une structure en "Y" avec deux roues à l'avant et une roue à l'arrière. Le pilote est toujours en équilibre et sa monture est entièrement gérée par électronique. Grâce à un partenariat avec Bosch, équipementier bien connu de l'automobile, des capteurs veillent à préserver la stabilité de l'engin en évitant aux roues de se lever dans les virages. Le Spyder a l'ABS, le contrôle de motricité et un système VSS (Vehicle Stability System) qui est équivalent à l'ESP (l'anti dérapage de l'automobile). Et en plus, il y a une marche arrière pour manoeuvrer plus facilement.
Pour élargir sa gamme, Can-am a conçu un produit plus axé "touring" : autrement dit, plus basé sur la randonnée que sur le sport. Ce produit haut de gamme est orienté vers le confort. C'est comme une Goldwing (du nom de la moto de luxe de Honda), mais à trois roues. Je passe sur les équipements, assez peu répandus sur le marché de la moto (autoradio dont le volume du son augmente en fonction de la vitesse, connexion iPod et iPhone, GPS) et les prestations de confort (bulle dont la hauteur s'ajuste par une commande électrique), pour vous parler de l'avenir. Car, figurez vous que ce fabricant canadien - et plus précisément québecois - anticipe sur l'avenir. BRP se projette toujours à 5 ans d'avance. Il a engagé des projets de recherche (au Canada avec l'université de Sherbrooke, mais aussi en Autriche) sur des thèmes aussi divers que l'aérodynamique, les transmissions, le moteur à combustion interne et l'hybride. Car, les motos à 3 roues pourraient demain devenir un moyen de transport alternatif et plus propre. L'hybride et l'électrique font partie des scénarios envisagés par le fabricant. Rien n'oblige BRP à faire tout cela, mais il anticipe sur l'avenir pour explorer de nouveaux marchés et lutter contre la concurrence "low cost".
Parmi les trouvailles, cette remorque qui permet au Spyder de tracter pas mal de bagages (au total, 622 litres de contenance) sans que cela n'affecte la sécurité. Le système de stabilité détecte en effet cet accessoire et adapte en conséquence la tenue de route de l'engin. Bon , d'accord, le Spyder RT n'est pas vraiment un outil de mobilité urbaine. Mais, c'est un moyen de déplacement plaisant et sécurisant. Adopté par les motards, accessible pour les automobilistes qui n'ont pas besoin de passer un permis deux roues, le Syder a donné naissance à un nouveau marché. Cela reste encore un produit du nouveau monde (essentiellement pour les Etats-Unis et le Canada, qui ont de grands espaces), mais la France est quand même le second marché après l'Amérique du Nord.
En fait, l'idéal serait que BRP arrive à développer un produit plus petit et qui pourrait s'adapter à la ville (à la base, ils ont décliné pour la route une moto neige, ce qui a quand même pris 10 ans en R&D). Mais, on peut déjà noter que Piaggio, avec son MP3 - le scooter à 3 roues - rencontre aussi un succès phénoménal. Ce concept a visiblement l'heur de plaire aux citadins (automobilistes qui rêvent de passer à la moto mais qui n'ont pas le permis) et aux anciens motards (qui, parfois, se sont fait peur et rêvent d'un produit plus sécurisant).
Affaire à suivre, donc.
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